C'est parti ! Les lignes qui vont suivre font part d'une réflexion plus ou moins tirée par les cheveux ayant émané de mon cerveau stupide. Ne me prenez pas trop au sérieux, ou plutôt si ! Enfin je ne sais pas, je vais vous laisser décider du degré de pertinence à attribuer à ce texte.

Me voici donc à écrire quelques lignes sur la saga Twilight, phénomène du XXIe siècle qui a lancé un mouvement littéraire exploiteur d'hormones ainsi qu'une vague de snobisme culturel de gens qui apparemment n'ont rien de mieux à faire. Où est ce que je me place ? Entre les deux, je dirais. Bien sur que je vois Twilight de haut et que je trouve ça un peu débile, mais je m'intéresse aux passions que ça déchaîne et j'aime me prendre au jeu cul-cul romantico-niais-non-mais-c'est-trop-dark-en-fait. Je trouve ça nul, mais j'aime à mes dépends disons. Du coup quel intérêt de parler de Twilight alors que la frénésie a l'air d'être clairement passée, que plus personne n'en parle ? Il n'est pas question ici de s'acharner sur un cadavre, mais je ne nierais pas la possibilité d'une certaine masturbation intellectuelle.
En fait ce que je veux vous dire dans cette critique, c'est qu'il se peut que Twilight ait effectué un coup de génie à un niveau méta. J'en profite pour m'éclaircir dans l'emploi des mots que j'utilise : qu'est ce que je veux dire par méta ? Je n'en suis pas sur. C'est une de ces notions vagues que j'aime placer et dont le sens m'est clair sans avoir à le poser de façon précise. Je suppose que la meilleure définition que je puisse donner est : "qui est conscient de soi". Le méta c'est ce qui passe à un niveau supérieur, c'est ce qui est un peu plus abstrait, c'est ce qui recule un peu plus pour voir "the bigger picture'. Une œuvre normale nous raconte une histoire jusqu'à sa fin et peut se permettre de réfléchir sur divers thèmes mais une œuvre méta va établir une réflexion sur elle même et souvent sur ses propres limitations. Bref c'est le genre de truc qui font des mindfucks (http://tech.graze.com/content/images/2014/Apr/mind-blown.gif).

Sinon en ce moment je suis en train de lire Dracula. Je crois qu'une des raisons pour lesquelles je me trouve à écrire cette critique, c'est que ces derniers temps je m'intéresse beaucoup à la figure du vampire dans l'imaginaire collectif. Au vampire en tant qu'archétype disons, de sa naissance à son apogée la plus classique jusqu'à ses exploitations les plus originales. Du coup je lis Dracula, ouais, j'ai envie de rejouer à Castlevania et j'écris des critiques sur Twilight, c'est ma vie en ce moment.
Ce qui est vachement intéressant dans Dracula, que nous pouvons estimer la fondation du mythe (du moins de manière institutionnalisée), c'est de lire tous les petits détails, toutes les petites spécificités sur ces monstres fascinants, qui ne nous sont jamais donnés de manière claire. Voici ce que j'ai pu récolter :
[1] Au delà d'une chauve-souris d'Amérique du Sud, un vampire est essentiellement un personnage qui se nourrit de la force (dans la plupart des cas, le sang) des autres.
[2] Le vampire est un être surnaturel : il a une force et des pouvoirs surprenants dont nul connaît vraiment les origines.
[3] Le vampire est un être charmeur et séducteur dans les apparences mais épouvantable sous son vrai jour qu'il tente de cacher désespérément.
[4] Surtout, la principale occupation du vampire est de prendre la vie de jeunes et belles créatures (une préférence, pas une condition) de façon à s'entretenir et restaurer sa jeunesse.
Mon idée est la suivante : et si Twilight était un vampire ? Vous voyez surement déjà où je veux en venir : Twilight n'est pas qu'un simple récit sur des vampires, la saga est vampirique elle même ! Je vous prie de retourner sur les caractéristiques que j'ai énuméré ci dessus et de voir par vous même qu'elles peuvent toutes s'appliquer au phénomène Twilight ! Nous avons tous pu observer comment la série s'est imposée durant une période s'étalant durant sept longues années. Laissez moi vous peindre ma vision des choses : Twilight a pris (les plus critiques liront "volé") sept ans de jeunesse chez d'innombrables femmes, un processus marketing qui a su s'étendre (le début des adaptations "part 1-part 2" si je ne me trompe) de façon à sucer le plus d'énergie possible pour se maintenir vivant. En utilisant ses astuces de produit "cool" et "moderne", le phénomène a happé une quantité incroyable de proies qui se sont retrouvées hypnotisées sous son charme et ont alimenté sa puissance jusqu'à un niveau où nul ne comprends vraiment comment il aura pu être aussi retentissant. Séduction ? Check. Pouvoir surnaturel ? Check. Vies sacrifiées pour sa survie ? Check.

Je vous dis, Twilight, c'est un délire méta. Un coup de génie marketing. Un énorme geste de bravoure intellectuel. Vous pouvez me prendre pour un fou ou prendre cet écrit pour un délire, mais je vous assure : j'ai vu la vérité dans les yeux et je ne peux désormais que lui faire face. Non mais, plus sérieusement, il y a un sociologue dont je ne me souviens plus le nom (fort pour un étudiant en Sociologie) qui dit que toute production culturelle est dotée d'une valeur qui mérite d'être analysée, car elle cache en elle une des nombreuses clés pour comprendre les mouvements de l'esprit humain. En gros, si quelqu'un a pu y penser, ça vaut le coup d'être compris. Je crois que c'est Norbert Elias, pas sur. Bref, si certains cracheront sur Twilight et traiteront cette série d'infestation à éradiquer (ce qui selon moi, ne fait que renforcer ma théorie), je préfère pour ma part tirer ce que je peux de cet énorme phénomène qui a su marquer chacune de nos vies différemment et me dire que ça peut cacher plus que ce que ça montre.

Et sinon pour le prochain épisode : comment, en essence, 50 Shades of Grey a compris la base de toute relation humaine.
Vagabond
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le 5 oct. 2014

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Vagabond

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