T'as composté ton billet avant de monter ?

En Russie la police coupe des orteils pour régulariser les contraventions, les poètes finissent au goulag. Mieux vaut donc rester correct avec tout le monde et connaître les mots usuels pour pouvoir s'exliquer au cas où il y aurait un problème de passeport.

- Transsibérian - a été réalisé par un amoureux du chemin de fer, qui partage sa passion avec le spectateur au travers de Roy, l'un des quatre principaux personnages.
Outre l'intrigue policière, l'aspect documentaire est relativement présent. On apprend qu'en Russie l'écartement des rails est de 1676mm, 76mm de plus qu'en Chine, ce qui impose de changer les essieux des wagons au passage de la frontière. A l'occasion de cette halte, la réalisation montre de belles locomotives à vapeur parquées au dépôt comme dans un musée à ciel ouvert.

La marque Canon a répondu plus que favorablement à l'appel de fonds pour le financement du film.
On ramasse de l'appareil photo à toutes les sauces. Premier plan, arrière plan, mise en situation, rendus d'enfer malgré les conditions difficiles d'utilisation, zoom dynamique super puissant et pas de problème non plus pour les clichés à contre-jour.

Mis à part les deux ou trois plans larges paysagers qui montrent la beauté de la nature sauvage, l'exceptionnelle longueur du convoi révèlant la légende du transsibérien, le métrage est vide d'intérêt, de profondeur, de cette touche de finesse qui fait qu'il se démarque et qu'il émerveille, et manque surtout de rythme.
Il faut attendre 50 minutes pour que le récit prenne de la vitesse avec de vrais éléments perturbateurs. Le plus dommage, c'est qu'au lieu d'exploiter au maximum le train comme scène du film, comme Polanski l'a fait avec l'appartement dans - Carnage -, les personnages partent dans tous les sens, si bien que l'histoire n'a plus trop rien à voir avec l'affaire ferroviaire vantée au début.

Les rôles sont basiques, sans réelle psychologie et sont loin de surprendre. La faute peut être à un synopsis qui en dit peut être un peu trop. Roy, petit bêta parmis les méchants, est l'unique personnage vraiment agréable. Regrettable également que l'équipe du film soit passée à côté de tant de potentiel concernant les autres protagonistes.

- Transsibérian - n'est pas un mauvais film. Mais il est difficile de ne pas ressentir un profond regret quant à toutes les possibilités qui s'offraient à la caméra.

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le 24 févr. 2014

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