Toni, en famille par Mcassiede

Une mère de famille (Toni) qui élève, seule, ses 5 enfants. La scène d'ouverture dans la voiture résume son quotidien éparpillé entre amener et aller chercher ses enfants à l'école, gérer les disputes entre frères et sœurs, se débrouiller pour nourrir 5 bouches, les voir grandir et les aider à prendre leur envol.

Quand ses enfants sont absents, elle s'occupe du ménage, de la lessive, de la vaisselle et de la nourriture. Des tâches dont elle n'en voit que la longueur et son énergie consommée. Elle veut retrouver un sens à sa vie de femme.

Il faut dire que dans sa jeunesse, Toni a connu son heure de gloire grâce à un célèbre télécrochet. J'ai bien aimé la scène où ils chantent tous dans la voiture à se rappeler du succès d'un de ses titres, les yeux rieurs et d'un coup le son monté au maximum, les paroles résonnent.

Tout ce qu'il lui reste quelques années plus tard c'est de chanter dans un restaurant pour ramener un tant soit peu d'argent à la maison, argent qu'elle dépense de suite dans l'éducation, la santé et les courses.

Et pourtant elle en est au même stade qu'eux, trouver sa voie. Et la route vers les lourdeurs administratives est devant elle.

On sent que la famille est soudée bien que certains silences soient un peu longs à désamorcer. Je pense notamment à la relation de Toni avec l'aînée de la famille, Mathilde.

Cette dernière lui reproche en quelque sorte de ne pas la pousser vers son "rêve" : aller à Budapest pour y intégrer une école de danse.

Elle ne ressent pas la reconnaissance qu'elle cherche auprès de sa mère.

J'y ai d'ailleurs fait un parallèle avec la relation de Toni et sa propre mère, où l'ayant trop façonné à être comme elle le souhaite, Toni n'a pas vraiment pu réaliser ses rêves d'enfants.

Dès lors, sa réaction face à Mathilde a plus été dans la réserve, de peur de trop intervenir dans son avenir et la cloisonner dans un seul domaine.

Une attention est aussi portée sur sa relation avec Tim, un autre de ses enfants. C'est d'ailleurs par les interventions de ce dernier sur "son père" que l'on saisit le traumatisme que ça a pu engendrer, un comportement tumultueux nécessitant de l'aide extérieure pour apaiser sa relation avec sa mère, seule figure parentale restante.

La vie passe, les deux aînés partent du foyer et la petite tribu s'effrite, mais chacun finit par trouver son chemin tout en restant présent les uns pour les autres.

Un bon film rappelant que la vie d'une femme ne s'arrête pas à ses enfants mais qu'elle prend également sens lorsque l'on pense à soi et à sa reconstruction professionnelle passé un certain âge.