Parfois, au cinéma comme dans d'autres domaines artistiques, un peu d'humilité ne fait pas de mal et le Tom de Fabienne Berthaud fait assurément partie de ces œuvres modestes dont la principale qualité est leur attachement à des personnages par ailleurs pas spécialement gâtés par la vie. Le film commence par montrer des aspérités avec une mère célibataire se débrouillant comme elle peut avec son jeune fils, une existence en Mobil-Home, à la lisière d'une forêt. Alors qu'un inconnu menaçant vient troubler l'harmonie du duo, l'on se prend à penser au récent Ogre, mais pas longtemps car, si conte il y a, il ne délivre aucune épouvante, la chronique sociale se dirigeant lentement vers la douceur. Le film est le plus souvent à hauteur d'enfant, ce garçon moitié mystérieux, moitié surdoué, que sa mère laisse croître au milieu de la nature, libre d'étancher sa curiosité. Certains trous narratifs sont patents dans Tom, de même qu'une certaine absence de densité psychologique mais ce côté un peu lâche (dans le sens non tendu) fait partie de l'univers habituel de la réalisatrice qui, sans chercher absolument la poésie, s'en tient à sa périphérie, surtout dans sa dernière partie où un nouveau personnage permet de faire apparaître d'autres enjeux et surtout de redonner équilibre à des parcours cahoteux. Outre l'interprétation sensible du jeune Tanguy Mercier, le film permet d'apprécier le talent protéiforme de Nadia Tereszkiewicz, presque aussi bonne que dans Babysitter.