Les gueulards de Californie
Outre la prestation monstrueuse et fiévreuse d'un Daniel Day-Lewis incroyablement habité, le reste du film n'emballe pas plus que ça et peine à séduire. La faute à un parti pris radicalement "auteurisant", qui opte pour une mise en scène trop sobre et singulière qui colle mal aux images. Tout comme la bande-son qui semble maladroitement s'inspirer de ce qu'a fait Stanley Kubrick pour 2001. En plus de cette musique agaçante et répétitive, les personnages se croient toujours obligés de hurler à l'excès pour exister et s'imposer. Il en résulte donc un spectacle assez pénible à écouter, mais aussi à voir, car cette immoralité de chaque instant peut perturber à la longue. De ce fait, le héros et sa "bonne conscience" (le jeune prophète de l'église, différemment perturbé, mais perturbé quand même) paraîtront trop antipathiques pour vraiment réussir à s'y attacher ou même à les prendre en pitié. Enfin, la trop longue durée du film a malheureusement tendance à plomber le rythme de celui-ci, notamment dans la dernière demi-heure qui ne finit plus. Encore un film très surfait qui se repose trop sur les épaules de son excellent interprète, mais cela ne suffit pas à en faire un chef-d'œuvre.