Daniel Plein La Vue aime le pétrole, pas les sundae.

Le souci lorsque je décide de placer un film dans mon top 10, c'est que je dois l'accompagner d'une critique, depuis quelques mois, c'est assez facile, je tourne avec les mêmes à qui j'ai déjà accordé quelques mots. Malheureusement ici, ce n'est pas le cas et chose plus grave, j'ai beau idolâtrer ce récit, j'ai dû mal à décrire pourquoi, comment et ce qu'il m'inspire, mais tant pis. Je me dois de tenir cet engagement envers vous alors me voici camarades.

Si je vous dis que je considère que There Will Be Blood est le plus grand film de ces 20 voir ces 30 dernières années, ça nous suffit pas ? Non c'était trop beau.

Que vous dire, que cette longue séquence quasi muette d'une dizaine de minutes qui sert d'introduction me met à genoux, que la force imposante d'un Daniel Day Lewis qui même sans souffler mot impose le respect et la terreur. Que le glissement de la caméra de Paul mettant en évidence les mensonges d'un homme à la démagogie démesurée me fascine, que les joutes verbales maitrisées durant lesquelles, religion, capitalisme, manipulation en prennent pour leur grade ont toujours eu sur moi un effet nettement plus hypnotisant que toute la violence d'une bagarre dans un film d'action survitaminé. Que cette démesure qui hante le cœur de nos protagonistes en devient malsain à souhait, mais surtout que j'y lis un parfait antagoniste au chef d'oeuvre de Steinbeck à l'Est d'Eden qui en abordant les mêmes thèmes créée un véritable monstre, tout le mal qui n'a jamais habité le formidable homme qu'est Samuel Hamilton réincarné en un personnage méprisable du nom de Daniel.

There Will Be Blood est un film exigeant qui ne vous prendra jamais par la main et ne vous accompagnera nulle part, vous prenez le train à l'heure ou vous ratez le spectacle démentiel qui se déroule sous vos yeux, dantesque lors d'un simple silence, à couper le souffle avec un regard.
En ce sens, je vous demande de lui donner une nouvelle chance un jour si vous n'avez pas aimé, de vous poser calmement et de savourer l'une des séquences les plus abouties du cinéma moderne...

Un Daniel Day Lewis le dos tourné, affublé d'une pipe bien tassée assis sur une chaise faisant face à un puits de pétrole en feu, le plan large d'un réalisateur à son sommet donnant un sentiment de grandeur à l'ensemble, presque divin.

Paul Thomas réalise ici un western moderne à sa sauce le tout imbibé d'une ambiance Kubrickienne diabolique. Une oeuvre complète qui peut se permettre de se reposer sur les larges épaules d'un Day Lewis absolument magistral, fabuleux.

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