Nicolas Cage déguisé en ours qui tabasse des pouffes = Epic Win

L'original était bon sans être inoubliable, le remake est devenu culte pour sa prétendue nullité. Sorti de son contexte (et s'il ne souffrait de la comparaison avec l'original) le film se laisse voir, sans déchaîner de passion ou de répulsion particulière. L'image est correcte, l'OST de Badamenti est sympa et les décors sont plutôt glamour. Il y a suffisamment de rythme pour garder le spectateur moyen en éveil avec quelques suspens artificiels grossièrement amenés.
L'histoire est originale et plutôt intéressante pour qui n'est pas déjà spoilé sur l'ensemble et la fin est d'une surprenante et agréable cruauté. Dans l'ensemble, c'est surtout cette originalité de ton et de thème qui rend le film à peu près sympa.


Maintenant, vu qu'il s'agit d'un méchant remake HD, vous n'échapperez pas à un petit comparatif, d'autant que cette version 2006 suit assez étroitement les pas de l'original, en allant jusqu'à reprendre des séquences entières au dialogue près.


Mais citons plutôt ce qui le rend supérieur à son vétuste ancêtre :



  • Leelee Sobieski, un nom à google-imager si vous jugez qu'il ne s'agit pas d'un argument suffisant.

  • Nicolas Cage au top, en roue libre totale, qui se déguise en ours pour tabasser des femmes. Priceless.

  • De jolis décors champêtres. Bah ouais, d'autant que l'original est fin moche, avec sa vielle image de pellicule délavée.

  • Les petites inventions que se permet le remake, comme l'omniprésence des abeilles (même si on se demande un peu ce qu'elles ont de si important, en fin de compte, à part pour les bitures à l'hydromel) ou le côté girl-power de la communauté insulaire.


... et ce qui le rend quand même sensiblement moins bon :



  • La thématique principale de l'original était l'opposition violente entre le visiteur armé de son inflexible morale chrétienne et ses hôtes se livrant à la luxure païenne et aux rites les plus sacrilèges dans une joyeuse ambiance de débauche dénudée.
    C'est de ce décalage que naissait la tension de l'ensemble, et c'est aussi ce qui rendait le scénario cohérent, parce que là, la fin tombe un peu comme un cheveu sur la soupe.

  • Tout le côté dérangeant et malsain de l'original, avec ses décors de bocage crado, ses enfants aux sourires perturbants et son défilés costumé de l'apocalypse passe à la casserole. On a bien quelques petites fulgurances gores ou des villageois déguisés, mais on est loin de l'ambiance étouffante de la Summer Isle des années 70.

  • Je suis anti-fan de Christopher Lee mais il avait quand même plus de gueule que cette matria-pouffe aux sourires mielleux.

  • Tout l'aspect musical et chanté de l'original (ça l'air horrible, dit comme ça, mais quand ce sont de vieux pervers qui enseignent des chants païens et lubriques à de jeunes enfants en courant nu dans la cambrousse, c'est déjà plus rigolo) a dégagé du remake.

Ezhaac
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le 13 janv. 2012

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Ezhaac

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