The tenants downstairs est un film sur le thème du voyeurisme, et donc un film voyeuriste (on retrouve comme souvent ici cette hypocrisie toute cinématographique de faire des films qui font exactement ce qu'ils dénoncent tout en le dénonçant; sauf qu'ici, même la dénonciation, ou la prise d'un quelconque début de parti-pris moral, semble complètement absente). Mysanthrope jusqu'à l'absurde, ce thriller taïwannais s'ouvre sur le chevet d'un quidam en phase terminale, dont la famille agitée se dispute les propriétés aux bras d'un avocat, ignorant leur proche en ses derniers instants.


Notre protagoniste (Simon Yam) dont la dégaine en dit suffisamment long sur ses mœurs, s'approche du chevet du malade, récupère une paire de clés en semant quelques vermines au passage, et acquiert ainsi la propriété du petit hôtel qui sera le théâtre de la majeure partie des événements du film. Fortement inspiré de Mientras duermes (Malveillance) de Jaume Balagueró, le film en reprend ensuite en partie la structure et il s'agira pour notre protagoniste de tourmenter ses locataires et semer la discorde chez eux afin d'éveiller en eux leurs pulsions les plus inavouables, pour des raisons qui resteront floues et arbitraires, jusqu'à la fin du film.


Ce sera pour la réalisation l'occasion de nous soumettre à un inventaire des scènes les plus perverses qui passent par la tête des locataires, en commençant gentiment par un père qui se masturbe en dormant avec -et pensant à- sa fille de CM1, en passant par le meurtre, le viol et abus sexuels divers, la violence conjugale, le cannibalisme et -grand dieu- les rapports homosexuels.


Jusqu'à la fin du film, donc, où, Dieu merci, on nous annonce la bouche en cœur que tout ceci était "pour de faux", pour ceux qui doutaient encore à ce stade que le déballage de scènes malsaines que l'on nous avait fait subir jusque là était bien complètement gratuit.
Dans un retournement de situation final totalement pété, on vient donc anéantir nos derniers espoirs de trouver une cohérence, une résolution finale ou un intérêt scénaristique quelconque dans ce navet dont rien jusque là, pas même la photographie trop léchée et son filtre sépia à vomir, ne parvient à contrebalancer un étalage vertigineux de fautes de goût.


En bref, une insulte pour ses spectateurs et un affront à l'art en général.
Mais un film idéal à voir en famille pour les fêtes de noël, je le met donc dans ma rubrique "coup de coeur".

SummerWin
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le 6 mars 2019

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Cool Breeze

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