Plus qu'au cinéma d'Almodovar ou de Dolan, The Summer with Carmen, le quatrième long-métrage de Zacharias Mavroeidis, et le premier à atteindre les écrans français, pourrait évoquer, par certains côtés, celui de Jonás Trueba. Néanmoins, cette métafiction assez ludique, possède sa propre singularité, qui passe en grande partie par ses dialogues entre deux amis, gays tous les deux, et tentant d'écrire un scénario tiré de leur propre vécu. Le récit se partage donc entre une plage de rochers, lieu de drague, de détente et de convivialité queer et le centre-ville d'Athènes, un an plus tôt. Les deux lieux et temporalités alternent sans accroc, grâce à une mise en scène constamment lumineuse et élégante. La vie de ces gays lurons (ne pas voir d'offense dans cette expression), surtout la confusion sentimentale de l'un d'entre eux, sert de matière première pour une réflexion, presque philosophique (nous sommes en Grèce), sur les engagements, les ruptures, les rapports avec les parents et l'amitié, sans oublier l'affection que l'on donne et que l'on reçoit d'un animal (Carmen la petite chienne du titre). Joliment spirituelle et dissimulant une certaine profondeur derrière son apparente douceur, The Summer with Carmen est une comédie charnelle et racée qui n'est absolument pas à réserver au public LGBTQ.

Cinephile-doux
7
Écrit par

Créée

le 13 avr. 2024

Critique lue 25 fois

Cinéphile doux

Écrit par

Critique lue 25 fois

D'autres avis sur The Summer With Carmen

The Summer With Carmen
Cinephile-doux
7

Gays lurons

Plus qu'au cinéma d'Almodovar ou de Dolan, The Summer with Carmen, le quatrième long-métrage de Zacharias Mavroeidis, et le premier à atteindre les écrans français, pourrait évoquer, par certains...

le 13 avr. 2024

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

76 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

74 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13