Le voilà l’Oscar tant attendu pour Leonardo DiCaprio. Certaines mauvaises langues diront qu’il a fait ce film pour la récompense. Ce n’est pas le cas, de plus, il le méritait depuis longtemps, tant sa progression a été fulgurante. Avec la prouesse d’acteur qu’il réalise à travers cette œuvre, Dicaprio se place en acteur incontournable d’Hollywood. Alejandro Gonzalez Inarritu restait sur une prestation de haute volée avec Birdman et son immense et magnifique faux plan séquence. Cependant, The Revenant s’inscrit dans un contexte complètement différent. 3 Golden Globes, 3 Oscars, dont celui de la meilleure photographie, Inarritu avait décidé de placer la barre très haute pour raconter cette histoire. Film de survie, à la fois historique et contemplatif. Résumer le film à une simple histoire de vengeance revient à caricaturer et à oublier l’esprit de l’Amérique de l’époque et son contexte de guerre avec les Indiens qui se voient spolier leurs terres par ces conquérants et trappeurs du Far West en ce début du XIXe siècle. Basée sur l’histoire vraie du trappeur Hugh Glass, le récit s’attarde sur le parcours de son équipe, qui choisit en grande partie de l’abandonner après qu’il ait été blessé très gravement par un ours. La caméra se place au cœur de l’action et du personnage qui endure les pires souffrances (physiques et morales) tout en gardant une fluidité dans les mouvements de caméras. Tout est parfaitement net et les plans en grand angle sont tout simplement sublimes. Avec un budget de 140 millions de dollars, l’œuvre est maîtrisée de bout en bout, sur près de 2h35 qui passent très vite malgré un rythme d’action relativement tranquille. Les prestations de DiCaprio et Tom Hardy, sont particulièrement notables ainsi que celle de Domhnall Gleeson, qui est train de monter en régime depuis plusieurs films. Des conditions très compliquées de tournage ainsi qu’une exigence méticuleuse du réalisateur pour tourner des plans sous une lumière naturelle en particulier font de ce projet, une expérience unique. Le froid américain et canadien qu’a enduré l’équipe de tournage se ressent chez les personnages. La musique de Ryuichi Sakamoto et Alva Noto s’accorde parfaitement aux plans de forêt inondée, de plaines enneigées, de rivières bordant la forêt. Certains plans rendent hommage au cinéma de Andrei Tarkovski et notamment l’Enfance d’Ivan ou encore Stalker. Et c’est tout à l’honneur d’Inarritu de remettre au goût du jour le cinéaste russe. Peu de dialogues mais l’action autour des personnages se suffit à elle-même. Les personnages doivent arpenter ces plaines gelées et hostiles pour l’homme. Des paysages grandioses, une histoire prenante, des acteurs parfaitement justes, il n’en faut pas plus pour se convaincre de la réussite du projet. Un film à voir, évidemment au cinéma pour s’imprégner de son ambiance si bien retranscrite.

HugoSimard
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le 3 mars 2016

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Hugo Simard

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