Marche funèbre
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En ce début d'année 2016, le western revêt son manteau d'hiver. Après avoir posé ses valises dans les plaines enneigées du Wyoming avec "Les 8 salopards", voilà maintenant que dans "The Revenant", il se dirige vers le fleuve glacial du Missouri. Cependant, si les personnages de Tarantino étaient protégés des éléments naturels grâce à un chalet bien douillet, il en va tout autrement avec le long-métrage de Inarritu où, dans ce dernier, les protagonistes se retrouvent complètement exposés à une nature aussi belle qu'hostile. Dans ces terres sauvages, on y suit Hugh Glass (Leonardo DiCaprio), un trappeur qui décide de se venger de Fitzgerald (Tom Hardy), l'homme qui l'a laissé pour mort et a assassiné son fils.
Alors qu'il s'était attaqué aux super-héros dans Birdman, voici donc que Inarritu décide de se pencher sur un autre genre éminemment américain : le western. Et dès le premier coup d'oeil, on constate que le réalisateur mexicain ré-utilise les mêmes techniques de mise en scène que celles employées dans son précédent film, en particulier le fameux plan-séquence. C'est donc avec une précision chirurgicale que sa caméra filme en continu son groupe de trappeurs perdu dans les bois, virevoltant entre les attaques d'indiens et d'animaux sauvages.
Hélas, si le plan-séquence fonctionnait très bien dans Birdman ( il permettait notamment à celui-ci de faire d'excellentes transitions entre la vie dans les coulisses et le jeu sur scène), l'utilisation de ce procédé dans The Revenant est selon moi un peu moins pertinente. En effet, privilégiant l'immersion, Inarritu garde sa caméra très proche du héros, surtout lors des scènes d'action. L'objectif tremble, c'est un peu chaotique et bizarrement, cela amoindrit cet effet d'immensité dégagé par la nature environnante, ce qui est un peu dommage. Cependant, même si je n'adhère pas totalement à ce parti pris artistique, je ne peux que saluer la perfection de ces séquences parfaitement chorégraphiées.
Quant au scénario, celui-ci est efficace et est porté par une bonne brochette d'acteurs. La dualité entre les personnalités de Glass et Fitzgerald est extrêmement bien traitée, avec le premier qui ne fait plus qu'un avec la nature, et l'autre qui incarne la civilisation barbare et destructrice. L'aspect survival du film n'est pas en reste non plus, notamment grâce à la performance de DiCaprio, dont la souffrance et le dépassement de soi transpercent littéralement l'écran. On regrettera cependant que certaines scènes, en particulier les flashs-back, regorgent d'un symbolisme parfois un peu lourd et poussif.
Bref, avec The Revenant, on embarque dans une croisière le long du Missouri qui, si elle n'est pas aussi transcendante que ne le laissait supposer les trailers, reste tout de même très rafraîchissante.
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Créée
le 28 janv. 2016
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