On connaissait Derek Cianfrance avec Blue Valentine, son terrible drame autour de l’amour à l’état brut avec Ryan Gosling et Michelle Williams. Aujourd’hui, le réalisateur replonge dans son univers dramatique mais pour servir cette fois-ci dans une autre facette ; celle du drame familial.

Ce qui frappe en premier abord c’est le montage surprenant du réalisateur. Ouvrant par un superbe plan-séquence, trois histoires, toutes connectées, sont ici racontées dans des temporalités différentes les unes par rapport aux autres. La bande-annonce ne prévoyait absolument pas ce virage à 90° entrepris par Cianfrance, et ça, c’est déjà un bon point positif. Malheureusement, toutes les parties ne sont pas égales, même si elles ont le mérite de rechercher quelque chose de différent à chaque fois.

Le traitement de la famille et de l’attachement d’un père à son fils est le cœur du sujet de The Place Beyond The Pines. Les deux premières parties sont connectées par ce leitmotiv et c’est là que Cianfrance dévoile les différences entre les deux personnages interprétés par Ryan Gosling et Bradley Cooper. On l’avait vu avec Blue Valentine, Derek Cianfrance sait comment développer des personnalités (parfois un peu trop rapidement, comme avec Luke, interprété par Ryan Gosling) et c’est ici pour ma part encore une fois fait avec une certaine justesse, sans pour autant atteindre un sommet du genre.

Surprenant, le film l’est encore, mais cette fois-ci dans le mauvais sens. La troisième partie est consacrée à la lutte entre les deux fils des deux protagonistes sus-cité. Cette partie est clairement la moins inspirée, tant tout est cousu de fil blanc du début jusqu’à une fin insipide est sans ambition, ce qui dessert complètement tous les travaux pourtant honorables du réalisateur américain. On sent clairement que le réalisateur n’avait pas forcément les idées pour finir son film d’une manière originale, qui par ailleurs, s’essouffle considérablement dans les vingt dernières minutes. Il choisit du coup la solution la plus simple : boucler la boucle d’une façon terne et sans saveurs.

The Place Beyond The Pines n’est au final pas fondamentalement mauvais, même s’il restera en travers de la gorge pour beaucoup de personnes tant il y avait matière à mieux développer son propos.
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le 20 mars 2013

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