On n'a jamais vu autant de dystopies à l'écran, ce qui doit bien signifier quelque chose, comme une sorte d'inquiétude vis-à-vis de l'époque actuelle, peut-être bien. Celle de The Ordinaries a le mérite de l'originalité, tout du moins par son point de départ qui en fait une sorte de film concept, comme il y avait des albums concept, à la grande heure de groupes de rock dit progressif, tels Genesis, Yes ou Pink Floyd. Au sein de la société décrite par The Ordinaries, il y a les personnages principaux, les rôles secondaires puis tous les autres de rangs inférieur tels les erreurs de casting ou les personnages coupés au montage. Le mimétisme avec le vocabulaire du cinéma des différentes catégories de protagonistes va assez loin, avec la volonté de multiplier les clins d’œil aux cinéphiles et le risque de perdre les autres. Au-delà de son aspect social, c'est d'un récit d'apprentissage assez banal qu'il s'agit, celui d'une jeune fille qui souhaite s'accomplir dans la classe supérieure, tout en s'interrogeant sur la disparition de son père, avec une crise identitaire qui menace. Tout ceci, pour être assimilé et apprécié, aurait mérité davantage d'humour et d'esprit ludique et moins de stéréotypes pour ne pas s'apparenter à un exercice de style, parfois brillant, troublant ou amusant mais dont la finalité s'avère plutôt vaine.

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le 3 déc. 2023

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