The Lost City of Z par Stanleywhite

The Lost city of Z, projet ambitieux et de longue date de James Gray ressemble à ces films maudits dont on croit qu'il existe toujours une copie director's cut cachée. Car malgré d'évidentes qualités de mise en scène, de travail sur la lumière ( l'image a des teintes ocres et chaudes, accentuant l'effet de moiteur et de jungle poisseuse) sur les décors (somptueux) et d'originalité de traitement pour un tel sujet( comme toujours chez Gray, l'intime l'emporte sur le spectaculaire), on en ressort avec un goût d'inachevé et une impression de nombreuses éclipses et de scènes (d'action surtout) raccourcies ou sacrifiées. On aurait aimé sentir davantage l'envasement de Percy Fawcett, ou sa fascination pour ce monde hostile et inconnu.
James Gray a choisi de se focaliser davantage sur son thème fétiche, la famille, et les rapports de l'explorateur avec celle qu'il délaisse et retrouve sans cesse, jusqu'à un final énigmatique où se rejoignent ses obsessions.
Le film mérite d'être découvert ( c'est un flop mondial, et ce n'est pas mérité) et sans doute revu pour y retrouver encore ce qu'on aime chez James Gray; mais on est aussi en droit de penser que le réalisateur new-yorkais est plus à l'aise et autrement plus passionnant lorsqu'il décrit ce qu'il connaît le mieux, la jungle urbaine.