The Lost
6.4
The Lost

Film de Chris Sivertson (2006)

Attention, film extrêmement dur mentalement. Jalousie intense, taré des familles et Cie.

Outre l'époque évidemment psychotique, ce film joue beaucoup sur l'exagération fantastique. Le personnage est démoniaque, un peu comme les bécanes. Il se complait dans le sadisme d'un gamin aux désirs sans limite, à la vie sentimentale forcément déchirée, et violente. L'immaturité est portée à son paroxysme. C'est le malêtre ultime de l'égo narcissique jamais rassasié, de la soif sans limite et sans considération pour les autres, de la manipulation psychotique ultra-névrosée.

La succulente pin-up dégotée d'on ne sait où s'avère être le personnage le plus stoïque de l'histoire, elle-même rôdée à la schyzophrénie familiale. La scène de drague avec le jeu des vérités m'a marqué, je sais pas pourquoi, j'adore cette actrice.

La première moitié du film laisse à désirer : les cadrages sont certes originaux, mais la narration est menée un peu n'importe comment, ça part moitié en flop, limite amateur malgré la qualité d'image. Le scénario semble tourner en rond, très pauvre. Ensuite le film se redresse et prend une seconde peau. L'acteur principal, au début peu convainquant, fini par dégager quelque chose de réussi. J'insiste sur les plans caméra qui sont uniques, on sent une recherche dans l'immersion et le ressenti, mais d'une façon novatrice.

L'esthétique est absolument unique, mélange de 60' et de je sais pas quoi qui sort de je sais pas où et qui rend l'air vicié. La musique y contribue beaucoup, BEAUCOUP, on retrouve plein d'effets d'époque genre delay pour créer une ambiance glauque cauchemardesque de sons qui s'entrechoquent, des distos bien grasses, etc. Les moments love sont bien rendus, les moments de delirium aussi. Le générique de fin sur musique pop, avec ses fonds colorés qui changent à chaque nom, se dépose comme une cerise sur le gâteau et donne la saveur finale qui reste longtemps après.

La fin est d'une folie et d'une brutalité... pfff... rarement atteinte. L'acteur est porté par la démence ; on se demande si les actrices ont dû suivre une cure psychanalytique après ça.

Sincèrement, j'adore, malgré que ça m'ait butté le cerveau, comme si on m'avait glissé une lame de cutter entre les lobes. Et pourtant je suis rôdé à ce genre de conneries. C'est vraiment cinglé, il faut faire gaffe. Femmes s'abstenir, surtout enceintes.
Héraès
8
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le 29 mai 2012

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