Timothy Spall règne en maître sur ce film un peu lisse et terne, adapté d’une histoire vraie (rafraîchissant !) assez édifiante. Néanmoins, le film se regarde sans déplaisir mais avec un léger ennui.


Après la mort de sa femme, Tom, joué par Timothy Spall, se rend de John O'Groats en Écosse à Land's End à Cornwall, en Angleterre, en utilisant son laissez-passer gratuit pour les bus locaux, pour retourner là où lui et sa femme ont grandi et pour disperser ses cendres.


Ce qu’il y a de plus réussi dans ce film un peu terne, c’est le voyage en bus. Le personnage voyage de village en village et croise un certain nombre de gens. Ces rencontres composent un certain tableau de la société britannique, principalement des marginaux. Il y a la jeune recrue qui va peut-être s’engager dans l’armée car il n’a rien à faire d’autre, la jeune voleuse, une femme en burqa, une tenancière de bed & breakfast qui facture la moindre prestation, des jeunes ivres mes sympathiques, une coupe assez aisée qui recueille notre vieillard le temps d’une nuit. Le film montre assez bien ces laissés pour comptes. Voire la scène dans le bus ou la jeune mère en burqa se fait insulter. Chez les Anglais, le cinéma social n’est jamais loin.


L’histoire est en soit assez édifiante et Gillies MacKinnon sans réelles aspérités. Le film est, comme on dit, bouleversant d’humanité. MacKinnon n’a pas lésiné sur les bons sentiments. Ce vieil homme est extrêmement gentil : il défend la veuve et l’orphelin (ici la mère en burqa), distille par-ci par-là des conseils avisés, consolent les gens tristes. Le réalisateur-scénariste a vraiment écrit un personnage sans réel consistance, sans réel défaut. Il est même d’une détermination à couper le souffle. Atteint d’un cancer et vieillissant, il se lance dans ce long périple sans faillir, porté par son amour pour sa femme (original !).


Heureusement, il y a Timothy Spall remarquable de retenue, de sobriété. Ce qui est rare avec cet acteur, c’est qu’en plus d’avoir la qualité de jeu que tout un chacun reconnaît aux acteurs britanniques, il a une vraie gueule. Bien que l’acteur ait dans la vie 65 ans, il en paraît vingt de plus dans le film. Il est d’une sobriété étonnante. Je me souviens qu’il était également d’une remarquable sobriété dans le ‘Spencer’ de Pablo Larain, assez mauvais film sur Lady Di. ‘The Late Bus’ n’est à voir que pour lui.


Question mise en scène, Gillies MacKinnon est aux abonnés absents, et fait vraiment le minimum syndical. Il encombre son film de flash-backs dispensables qui ne viennent jamais rehausser le récit convenu.


Noel_Astoc
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le 10 juil. 2022

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