The Landing
7.3
The Landing

Court-métrage de Josh Tanner (2013)

Que se passerait-il si l’ennemi que vous avez toujours cru invisible se matérialisait au fond de votre jardin?


The Landing raconte l’histoire d’un père veuf et alcoolique qui, frustré de ne pouvoir être un soldat, inculque à son fils, fasciné par les extra-terrestres et les comics, au travers de ses jouets, une certaine idée du patriotisme, au service de l’oncle Sam, lui ordonnant implicitement d’être ce soldat qu’il n’a jamais pu être. Le film prend place dans une ferme perdue au milieu d’un immense champ de maïs, symbolique d’une représentation rurale de l’Amérique. Confronté à la chute de ce qui paraît être un vaisseau spatial dans le champ, le père peut enfin devenir le soldat qu’il n’a jamais pu être, et décide alors d’aller braver l’inconnu, fusil à la main, essayant de prouver que le patriotisme ne passe pas par la récolte, mais par la confrontation armée.


Le lieu est l’Amérique, et la mise en scène aussi. C’est celle des grands espaces, très mallickienne dans son utilisation alterné des plans de grand ensemble et de gros plan, mais également très proche d’un Interstellar de Christopher Nolan, prenant alors le temps d’installer une ambiance et faisant du lieu d’action un personnage aussi important que ceux faits de chairs. L’écriture, également américaine, n’est pas sans rappeler l’obsession spielbergienne de la famille comme le noyau révélateur d’un malaise, mais également comme la solution au problème. C’est là que le court-métrage frappe fort, car commençant comme un film de science-fiction américain tout ce qu’il y a de plus banal, aussi bien dans la forme que dans le fond, The Landing, grâce à une écriture intelligente, nous mène par le bout du nez jusqu’à la fin, refusant ainsi d’emprunter les chemins éculés d’une résolution classique. Alors, son propos à la fois politique, intimiste et violent, propulse le court-métrage au-delà de ce qu’il installe dans les premières minutes, et propose une lecture pertinente et mature du cinéma de science-fiction américain.


Servi par des acteurs convaincants et une direction artistique de qualité, aussi bien dans la photographie que dans les décors, le film dépeint une Amérique McCarthyste des années 60 en pleine guerre froide, dans lequel, l’ennemi invisible est potentiellement toujours là, et n’est pas celui que l’on croit être.


Lire la critique sur mon site...

VictorTsaconas
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes C'est pas la longueur qui compte... et Courts de genres

Créée

le 18 déc. 2014

Critique lue 474 fois

2 j'aime

Victor Tsaconas

Écrit par

Critique lue 474 fois

2

D'autres avis sur The Landing

The Landing
Softon
8

Signes trompeurs

Sixième court métrage de ce jeune australien de vingt-six ans, The Landing est le court métrage de la consécration pour Josh Tanner qui fait énormément parler dans les tous festivals où il est déjà...

le 12 oct. 2014

1 j'aime

Du même critique

Tusk
VictorTsaconas
1

#WalrusNon, non et non!

(...) le parrain de la geek culture mondiale Kevin Smith est à l’honneur ce soir, pour son dernier film Tusk, délire horrifique dans la lignée du géniale The Human Centipede de Tom Six. J’attendais...

le 30 nov. 2014

18 j'aime

9

Black Moon
VictorTsaconas
9

Alice au pays du soleil gris...

Après un premier film délicieux, on enchaîne avec celui que j’attends aujourd’hui, le premier du thème principal du festival cette année Les Singulières. Black Moon de Louis Malle, est un film rare,...

le 9 avr. 2016

9 j'aime

1

Alone
VictorTsaconas
7

Faites des gosses!

(...) Après la compétition internationale de courts-métrages, la journée continue avec l’avant-dernier film en compétition, Don’t Grow Up de Thierry Poiraud, un film français en langue anglaise...

le 30 déc. 2015

8 j'aime