Voir le film

Scorsese reste un grand conteur. Malgré les longueurs, les digressions, la fadeur de l'ensemble, il nous embarque à grand coup de nostalgie dans cet univers de mafia disparue, qu'il a tant raconté. On serait d'ailleurs presque heureux de les retrouver tous : Pesci, Keitel, Pacino, de Niro... de replonger dans l'univers des Affranchis ou de Casino... Mais le temps a vraiment passé. Les voilà tous désespérément trop vieux. Et quand Scorsese sort son procédé technique de rajeunissement numérique, c'est nous spectateurs qui nous sentons mal. Ce de Niro rajeunit ressemble à un petit vieux. Il a le masque impassible de celui qui perd ses dents. Il est vouté comme un petit vieux. Il bouge avec difficulté. Tout s'effondre. Rien ne peut alors devenir crédible. Nous les avons vraiment vu jeunes tous, dans des centaines de films. Ici, ils peinent à bouger. Tout les efforts de scénario sont ruinés par la technique, tout est empesé par l'âge que rien ne vient à masquer. Irishman tourne au cauchemar. On n'y voit plus que des petits vieux qui cherchent à rester immortels alors que leur talent est loin derrière eux. Rien ne justifiait le procédé. Il est ignoble de mépris, pour soi, tout comme pour les spectateur. Comme si le cinéma pouvait désormais vivre sans plus jamais recevoir le moindre sang neuf ! Des histoires qui tournent en rond et des acteurs qui meurent sur scène. Irishman devient une ode naphtaline à un cinéma qui n'est plus et qui continue, malgré tout, sans fin. Un cinéma mort-vivant, zombie. Quelle horreur ! Faut que ces gens arrêtent !

hubertguillaud
2
Écrit par

Créée

le 1 déc. 2019

Critique lue 2K fois

24 j'aime

2 commentaires

hubertguillaud

Écrit par

Critique lue 2K fois

24
2

D'autres avis sur The Irishman

The Irishman
Vincent-Ruozzi
8

Le crépuscule des Dieux

Lèvres pincées, cheveux gominés, yeux plissés et rieurs, main plongée dans sa veste et crispée sur la crosse d'un revolver, Robert De Niro est dans mon salon, prêt à en découdre une nouvelle fois. Il...

le 29 nov. 2019

152 j'aime

10

The Irishman
Moizi
5

Quand la technologie saborde un film

Le problème avec The Irishman c'est son rythme (entre autres). Scorsese a envie de peindre, non pas des maisons, mais la vie de son personnage principal et en toile de fond l'histoire de l'Amérique...

le 28 nov. 2019

101 j'aime

19

The Irishman
RedDragon
5

Une époque révolue...

Désolé Mr Scorsese, je n'ai pas accroché, je m'en excuse. Déjà, cela commence avec quelques plans sur une maison de retraite médicalisée, ce qui annonce clairement la couleur, et puis Al Pacino,...

le 28 nov. 2019

87 j'aime

45

Du même critique

Samuel
hubertguillaud
10

Emballant !

D'une simplicité incroyable, d'un trait épuré, Emilie Tronche nous embarque dans la prime adolescence avec une série absolument excellente, faite de petits instants, de regards, de réflexions sur...

le 12 mars 2024

34 j'aime

Homo deus
hubertguillaud
2

La technologie, une religion qui s'auto-réalise

Sapiens, le précédent livre de Yuval Harari, cette grande fresque de l’humanité a permis à des millions de lecteurs de se sentir intelligents, de comprendre notre aventure humaine sur plus de 300 000...

le 29 août 2017

31 j'aime

14

The Irishman
hubertguillaud
2

Du cinéma naphtaline !

Scorsese reste un grand conteur. Malgré les longueurs, les digressions, la fadeur de l'ensemble, il nous embarque à grand coup de nostalgie dans cet univers de mafia disparue, qu'il a tant raconté...

le 1 déc. 2019

24 j'aime

2