Comment garder la ligne

Hybride Danois entre The Call et Locke, Den Skyldige arrive en France par la petite porte, en plein été moribond et avare de sorties cinés dignes de ce nom... Quelle heureuse surprise !

Preuve de plus, s'il en fallait, qu'en matière de 7e Art le traitement et l'exécution valent mieux que le meilleur des pitches, le film se distingue avant tout par sa justesse de jeu et sa retenue. Une seule fois au cours du métrage le héros pète un plomb et casse du matériel. A Hollywood, il aurait affronté un hélicoptèraptor-en-feu dès la deuxième bobine...
Tous, absolument tous les acteurs sont excellents, de Jakob Cedergren sur qui tout repose, au moindre second rôle de flic entendu une fois au téléphone. Une prouesse collégiale magistrale.

Mais là ou Gustav Müller va faire la différence, c'est dans sa mise-en-scène et son découpage.
De savants changements de lumière et d'ambiance suivent le parcours psychologique du héros tout au long de l'intrigue, et le rythme serré sait ménager de longs moments de silence où la tension est palpable. Mais Gustav n'en oublie pas pour autant l'humour salutaire, assez grinçant, qui autorise au spectateur quelques relâchements bien mérités.

Brillant.