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Enfin le 26 Février est arrivé ! Attendre ne serait-ce qu'un jour de plus aurait été insupportable ! Comment ? (dites-vous en lisant cela) Mais qu'il y avait-t-il de si important ce jour-là ? C'est un jour comme un autre, un mercredi des plus banals, un jour situé en milieu de semaine où l'on se promène au centre-ville ou sur un canal, révise son baccalauréat, travaille au sein de son entreprise, fait la sieste sur son canapé et plein d'autres activités passionnantes. Mais non, ce Mercredi 26 Février, situé en l'an 2014, n'est pas un jour comme un autre... En tant que cinéphile, ce jour ne pouvait pas passé inaperçu puisqu'un grand metteur en scène, auteur de films pertinents, décalés mais subtils, nous sort son nouvel opus après avoir bien marqué les esprits lors de son précédent film. Je veux bien sûr parler de Wes Anderson et son "Grand Budapest Hotel" !

Après la vie sous-marine dans "La Vie Aquatique" ou la romance entre deux jeunes adolescents dans "Moonrise Kingdom", le réalisateur revient en force avec une histoire qui, comme d'habitude, est complètement dingue dans cette plongée à travers un pays européen fictif progressant dans le totalitarisme. Depuis cette Europe imaginaire, on y suit les mésaventures du Monsieur Gustave H. et de son fidèle "lobby-boy" Zero Mustafa qui doivent affronter plusieurs criminels, suivi de la police, en raison d'une affaire de tableau volé.

Alors ? Quel est le résultat ?

Pour éviter de refaire la même erreur que la fois où j'ai parlé d'un film que j'attendais trop avec deux astronautes perdus dans l'espace, j'ai longuement réfléchi et discuté avec les personnes m'accompagnant et honnêtement, non, je ne vois vraiment pas de défauts, ou du moins des défauts majeurs, à dire sur ce long-métrage. Parce que "The Grand Budapest Hotel" est aussi savoureux que les gâteaux "Mendl's"' mangés par les différents protagonistes.

On retrouve le style si particulier du metteur en scène. C'est-à-dire une réalisation cadré au millimètre près, un style artisanal dont lui seul à le secret, un esthétique très coloré et proche du kitsch, des décors magnifiques, une histoire complètement folle accompagné de sa galerie de personnages loufoques, interprétés par la fidèle bande de Wes qui comporte Bill Murray, Jason Schwartzman, Owen Wilson, Willem Dafoe, Tilda Swinton, Edward Norton etc... Même si ce n'est pour apparaître quelques secondes, ils sont là. Donc, touts les ingrédients pour faire un film de Wes Anderson sont là. Toutefois, et c'est l'une des forces de cette oeuvre, Wes Anderson réussit à garder son univers si personnelle tout en lui apportant, de manière plus sombre, une évolution.

Un aspect plus sombre parce qu'on ne va pas parler, de manière légère, du facisme. Ici, Anderson conserve la légèreté qui fait l'une de ses marques de fabriques sauf qu'ici, il nous fait rappeler que les choses n'étaient pas aussi joyeuses à cette époque et il nous le montre à travers des couleurs nettement plus sombres et un scénario léger mais tout de même dramatique. On s'amuse toujours autant et il est vrai que les films de Wes Anderson sont des comédies dramatiques évoquant, principalement, le deuil mais on n'avait jamais vu une telle noirceur dans sa filmographie, notamment dans sa fin, à la fois touchante et percutante. Ensuite, ce qu'il y a de nouveau, ce sont ses acteurs. Comme il a été dit plus haut, on retrouve la clique d'Anderson mais s'ajoute le trio attachant Ralph Fiennes/Toni Revolri/Saiorse Ronan, tous excellents, ainsi que deux frenchies : Léa Seydoux et le charismatique Matthieu Amalric, ils ont des petits rôles, certes, mais c'est très agréable de les voir dans un film américain, de Wes Anderson, en plus. Le film se montre plus aventureux que ses prédécesseurs et nous livre une course-poursuite assez dingue. Enfin, ce qui est aussi nouveau et brillant, c'est sa narration. S'inspirant, apparemment, des oeuvres de Stefan Zweig (que je n'ai pas lu), on se retrouve avec une narration des plus surprenantes puisqu'elle est double, c'est-à-dire qu'on se retrouve avec un narrateur qui raconte son histoire et dans cette histoire se trouve une autre histoire. C'est plutôt surprenant de la part de monsieur Anderson, qui nous avait jamais fait cela. Et l'utilisation des différents formats correspondant à plusieurs époques m'a beaucoup plu.

Aucun défaut ne me vient à l'esprit. Peut-être une sur-exposition de la musique ou alors le fait qu'on ne voit pas certains personnages très longtemps devant la caméra comme Bill Murray ou Owen Wilson. Mais vraiment, là, je ne vois pas ce que je pourrais reprocher au film.

Je préfère, peut-être, la légèreté de "Moonrise Kingdom" ou "La Vie Aquatique" mais "The Grand Budapest Hotel" est une oeuvre remarquable où Wes Anderson s'en donne à coeur joie dans son travail et cela fait plaisir à voir. Plus sombre, certes, c'est un "must see" absolu que je recommande chaudement !
VictorHa
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le 26 févr. 2014

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VictorHa

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