C'est bien connu, les Américains aiment produire des remakes de succès étrangers. Dont un paquet de comédies franchouillardes qui y ont eu le droit. Même si la qualité est rarement au rendez-vous, on ne peut pas vraiment leur jeter la pierre sur le principe. La comédie étant un genre tellement marqué culturellement, que ces films sont très difficiles à apprécier hors de leur frontière.
En 2010, c'est au tour du célèbre "Dîner de Cons" de passer à la moulinette américaine. Et c'est un petit désastre, surtout vu des Français qui apprécient et connaissent l'original...
"Le Dîner de Cons" est un modèle de fluidité, enchaînant les situations rocambolesques et les dialogues aux petits oignons dans un huis-clos, sur seulement 1h20. Jay Roach a pris l'approche inverse.
C'est assez mal joué, et surtout très mal écrit. Les quelques situations reprises de l'original s'intègrent très mal dans un récit bancal, et surtout à gros sabots.
Pignon était un "con" attachant, un homme à bon fond trop impulsif et pas assez réfléchi. Brochant était un salaud, qui récupérait la monnaie de sa pièce et regagnait une humanité. Ici tout est dans l'exagération et le primaire. Steve Carell est très rapidement crispant en employé de l'IRS taxidermiste, qui est une véritable andouille qu'on a envie de baffer. Paul Rudd surjoue le cadre ambitieux gentillet, embarqué malgré lui dans un dîner où il doit inviter un idiot (ils n'ont même pas eu l'audace de faire de lui un être infâme !).
La trame se traîne péniblement sur quelques jours (et le film sur 2h !), enchaînant des scènes plus gênantes qu'autre chose, et montrant le fameux diner dans un festival de pachydermie.
Ceci dit je ne mets pas la note minimum, quelques vannes sont réussies.