S’attaquer à ce film ne revient pas seulement à tirer sur l’ambulance, mais à rater son passage de plusieurs jours, et au lieu de lâcher l’affaire, de traquer le malade, attendre qu’il se remettre avant d’abréger ses souffrances qu'il n'a plus durant son sommeil. Est-il pertinent de s’attarder sur ce film? Non.


Sur terre 2, cette critique prend fin avec cette ligne et j’use sans doute de mon temps pour faire quelque chose de constructif. Mais on n’est pas sur terre 2.


Pour contextualiser le tout, lorsque moi et deux amis on s’est tablé dans notre chambre d’hôtel trouvé à l’improviste à la suite de l’explosion interne du moteur de notre Eurovan (longue histoire, plus intéressante que le sujet du jour, mais passons). Alors, exténués et à bout de nerfs, nous avons décidé de regarder le premier truc qui nous passerait sous les yeux en ouvrant Netflix…


Avant de débuter la critique détaillée, sachez que des 3 soldats envoyés lors de cette mission, deux ont déserté sans demander leurs restes, et le troisième, votre loyal serviteur, a survécu, mais y a laissé quelques-uns de ses rares points du QI.


L’histoire commence dans une banlieue américaine dont le nom m’échappe et je ne ferais pas l’effort de le poursuivre. Lors d’une soirée pyjama (bien évidemment), un groupe de gamines matricées par les Five Nights at Freddy’s, Sonic.exe et creepy pasta de ce monde, ne peuvent se contenter de papoter tranquille et décide d’invoquer un démon trouvé sur internet et figurez-vous que ça tourne mal. L’épileptique de service s’occupe du montage de cette séquence incompréhensible, on ne catche rien sinon que le personnage principal essaye de repousser l’entité de la mort qui tue avec un couteau. Le spectateur est donc invité à penser que ça n’a pas trop marché vu le cadavre encore chaud d’une fillette poignardée sauvagement défiguré par les divagations alcoolisées de l’équipe des effets spéciaux.


Un tas de filles traumatisées, une envoyée à l’asile, et la petite chanceuse du groupe, qui se sauve du reste du long métrage avec un allez simple vers la morgue.


Flashforward!


Bienvenue dans le turfu, la gamine envoyée à l’asile vient d’être libérée et s’est métamorphosée hors champ en jeune adulte insipide. Je préviens tout de suite, elle s’en sort le mieux du lot. De jeunes acteurs oubliables et oubliés, je dirais bien qu’ils ont le talent d’une huître pas fraîche, mais ça serait ignoré la capacité du mollusque avarié à réveiller quelque chose en moi. Bref, toute peine sortie de la maison des fous que Boboche (oui j’ai oublié les noms) retrouve sa maison couverte de tags et son père monoparental (dont la vie a été détruite hors champ, mais comme c’est un personnage tertiaire on s’en criss) et qu’une brique traverse la baie vitrée avec un message qui dit subtilement de « sacrer le camp, sale pute ».


Ça ne va pas mieux avec les copines qui ne se sont pas trop remis de l’incident paranormal qui blâment tout sur elle avant de se rendre compte que le passé, après avoir pris une sabbatique d’une décennie et des poussières, revient pour les hanter.


Je ne vous décrirais pas tout le film, il brasse beaucoup d’air pour garder en marche le respirateur artificiel en charge de maintenir en vie le scénario qui pourrait tenir sur un bout de papier toilette.

Heureusement il y a Michael J. White au casting! Il est cool Michael J. White, tellement qu’il occupe trois quarts de l’affiche à lui tout seul à part, l’héroïne principale a droit à son caméo, caché derrière cette montagne de muscles. Après une heure de film, tu as le droit à son arrivée triomphale où il explique le scénario dans un bâtiment désaffecté et dont la seule action durant tout le film a été de lancer une brique (brique de Tchekhov, comme le fusil, mais en vraiment moins cool) à travers la fenêtre de la véranda du pauvre père de Boboche qui n’avait rien demandé, dans l’espoir que la fille décide de quitter son seul logis de son propre chef pour que la malédiction de « l’homme tordu » ne se reproduise pas. Pour résumer, ils ont engagé Michael J. White pour jouer le vieux nerd admirateur d’occulte qui ne sert que de tremplin scénaristique pour amener les trois marionnettes en carton-pâte qui nous servent de protagonistes d’un point A au point B.


Après quinze minutes à l’écran montre en main, Michael J. White attrape son chèque et évite la confrontation finale. On ne le réveille de sa sieste que lors de la conclusion où il explique en voix-off dans un speech alambiquée de super héros au rabais comment lui et ses chums ont réussi à casser la gueule au méchant, mais que le mal va toujours trouver une façon de revenir (sauf échec critique du premier film, pas de chance) et blablabla… Je rappelle que Michael J. White n’a pas participé à l’affrontement final et ne fait que s’approprier le travail d’autrui tel le camarade de classe qu’on a tous eus qui a le culot de signer le travail de l’équipe de son nom après avoir fait jouer les absents 99% du temps.


Et tout ça après une pelletée de sous-scénarios moisis droit sortie de la corbeille d’un scénariste qui rencontre des difficultés avec son chat GPT. Je ne vous ai pas parlé, par exemple, du groupe d’amies inclusives de Boboche qui ont tous droit à leur moment pour briller, telles que la pote noire qui devant le stress d’affronter un démon qui ne peut t’attaquer que dans l’obscurité, décide d’écrire une note de suicide avant de fermer les lumières et de se faire décapiter méchamment, personnellement j’aurais opté pour les somnifères ou une balle entre les yeux, mais oui pourquoi pas… La pote asiatique et sceptique (aie, aie, aie, son sort était tiré avant le début du film) qui dort dans sa chambre d’hôtel et lorsqu’elle va pour allumer sa lampe de chevet l’éclate au sol avec un effet sonore digne des meilleurs téléchargements gratuis.mp3. L’homme tordu apparaît et… La tuée? J’imagine, difficile de savoir quand le seul indice qui nous est offert c’est un petit filet de « sang » renversé sur la moquette, comme si quelqu’un avec percé le fond de son Capri sun aux canneberges.


La seule qui a droit à un minimum de développement est Bubuche (j’ai oublié), une Carrie bas de gamme séquestrée par sa mère après les évènements du début de film qui doit apprendre à s’émanciper de cette figure familiale toxique et pouvoir vivre de ses propres ailes… Et bien elle fait exploser sa maison et se fait escorter hors du film en civière sans que Boboche en ai réellement quelque chose à cirer, son nom ne sera mentionné que pour motiver Popoche, ami de Boboche dans la police qui à cause d’un plot twist, davantage plote que twist, se retrouve mêlé à l’intrigue, car il espionnait sa sœur pendant un party pyjama (je pourrais le formuler autrement, mais tant pis). Heureusement qu’il est TROP BEAU, sans doute dans l’espoir que le spectateur, distrait par sa mâchoire bien définie, oublie le non-sens total de ce qui se passe à l’écran. On passe d’une séquence musicale dans un bar miteux à toute une intrigue complotiste à propos de la police et comment Boboche et Popoche sont poursuivies par les agents de la paix et parvienne seulement à leur échapper grâce à un coma éthylique du scénariste qui semble totalement avoir oublié ce plan de l’histoire.


Rien ne va dans ce film, on dirait que quelqu’un a décidé de rabouter des bouts de scénarios avec des jumspcares, des inserts immondes et un Michael J. White en mort cérébrale pour un résultat on ne peut plus triste. Le seul point positif? Le costume en latex du monstre n’est pas trop mal… Sauf que le mec qui le porte n’est pas assez flexible pour donner vie à l’illusion de membres qui plient dans tous les sens. Mais restez sans crainte, le gars des effets spéciaux est sur le coup! 15 minutes sur Photoshop et voilà ton méchant, tout peu tout neuf, avec un super effet de distorsion créant l’impression que le monstre vit dans une dimension alternative où le frame rate est réduit de moitié. Tant qu’à parler des effets spéciaux, mention spéciale pour le chat tordu qui apparaît lors d’une scène. Effet époustouflant consistant en une marionnette, si vous avez l’indulgence d’appeler ça comme ça, qui n’est ni plus ni moins qu’une chaussette enfilé au bout du bras de l’ingé son ayant tiré la paille la plus courte. Ils ont bien essayé de baisser la luminosité en guise de cache-misère, mais à ce niveau je crois qu’il aurait été préférable de laisser le cache sur l’objectif.


Pour terminer, le film était un calvaire, du début jusqu’à la fin. Boboche réussit à vaincre le méchant en jouant la chanson de son invocation à l’envers. Très bonne déduction Boboche, triste pour toi cependant que Détective Louis était sur le coup et qu’il a réussit à sauter (trébucher) à la même conclusion avec une demi-bouteille de fort dans le corps et une méchante envie de pisser, à la seconde où cet élément de mélodie invocatrice a été mentionné. Enfin bref, Boboche et Popoche peuvent vivre heureux, Bubuche est sans doute morte hors champ, Michael J. White a touché son cachet et on ne peut qu’espérer que les autres acteurs/actrices aient eu le droit à une visite de la fée bleue pour faire d’eux de vrais petits garçons.


Même pour la blague je ne peux pas le recommander, c’est un film fade fait avec aucune passion et un budget équivalent à l’argent que tu peux te faire en fouillant entre les coussins du divan.


Le shack vous salue.


P.S: Vous venez de perdre du temps précieux à lire cette critique. Je ne critique pas, je tenais seulement à le souligner.

Louisph_du_shack
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le 23 mai 2023

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