The Creator
6.4
The Creator

Film de Gareth Edwards (2023)

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Posons les bases tout de suite : ce n'est pas parce qu'un film n'appartient pas à une franchise existante qu'il est forcément bien.

Un film a des qualités et des défauts intrinsèques, qu'il soit ou dans dans un univers étendu.

Et là... quelle purge.

Un thème vu et rabâché mille fois, un manque total d'originalité, des poncifs à gogo, des scènes d'action foireuses du début à la fin, un univers non expliqué, des personnages pour lesquels on n'a aucune empathie, une photographie grisâtre/sombre qui masque ce qui pourrait être intéressant... je continue ?

Point de départ du film, la bombe sur L.A. nous plonge dans un monde où les USA mènent une guerre contre le terrorisme IA, façon post 11 septembre/guerre du Viet-Nam. D'ailleurs, à la place des IA on pourrait avoir des Viet-Cong ou des musulmans, le film fonctionne tout pareil.

A aucun moment on ne nous explique en quoi les IA ou les "Simulants" ont un intérêt quelconque pour les pays où ils vivent. Ils vivent au milieu des humains, point. Mais pourquoi ? On voit bien qu'ils sortent d'usine (on visite même une sorte d'atelier de fabrication), mais pourquoi ? Quel est leur but dans la vie ? En quoi les humains ont-ils un intérêt à les fabriquer et à les côtoyer ? Pourquoi y-a-t-il des Simulants paysans, policiers, bonzes ?

Non, rien n'est expliqué, on te balance juste dans le meilleur des mondes, ça marche, ne pose pas de questions (et pourtant la vie quotidienne du paysan ou de l'ouvrier moyen n'a pas l'air meilleure qu'aujourd'hui...).

En face, des américains impérialistes forcément méchants, façon Marines de James Cameron dans Avatar, qui mènent des raids à répétition dans ces contrées (où, d'ailleurs, les personnages changent de langue en fonction de ce qui arrange le film. Un coup langage local, un coup anglais, sans logique).

Dès la séquence d'intro j'ai su que ça partait en couille

sérieux ? les forces spéciales qui sortent de l'eau en pleine nuit avec leurs lampes allumées façon sapin de Noël ? Les lunettes de vision nocturne, ça vous dit quelque chose ?

Et puis après cette intro catastrophique va débuter le coeur du film, la quête du MacGuffin qui nous amènera, de scènes d'action en rebondissements dictés uniquement par le Deus Ex Machina, à la (trop) longue séquence finale.

Au fait, spécial merci aux forces de l'ordre IA qui mitraillent à tout va les bâtiments/véhicules où se trouve "l'enfant messie". S'il survit c'est juste parce que bad guys/bad bullets

Bien évidemment, cette fuite a pour but de tisser des liens entre notre protagoniste et notre MacGuffin, nous amener à éprouver de l'empathie, découvrir "l'autre"

Mais non, encore une fois tout est asséné, décrété. Pourquoi Alphie se laisse-t-elle mener ainsi ? Quelle a été son éducation ? C'est une enfant capable de penser, de parler, d'agir, d'échanger, mais non, Alphie parle et agit selon ce qui est utile à la séquence.

Au fait, juste un mot sur les inserts musicaux : quelques scènes sont gratifiées d'une chanson en bande son, c'est horrible. Ca tombe comme un pavé dans la mare, mention spéciale à l'autoradio du pick-up local qui nous balance du hard rock FM bien américain...


Alors, cette séquence finale... c'est reparti pour un festival de stupidités et d'incohérences scénaristiques.

On apprend du coup, comme ça, qu'il y a des vols réguliers vers la Lune et que, c'est pratique, la navette Terre-Lune passe juste à côté de la base militaire anti terroriste à 1000 milliards de dollars et peut donc y accoster sans difficulté en cas de problème.

D'ailleurs, cette base a le don d'ubiquité. Elle se trouve toujours juste au dessus du territoire utile au scénario, et son altitude me semble assez... changeante. Ou alors il y a de gros problèmes d'échelle et de taille dans le film...

Et, tiens, ça aussi c'est pratique, en plus d'être un bombardier XXL, la base abrite également un centre de recherche sur les IA avec, oh surprise, la copie de la mère du MacGuffin/épouse du protagoniste qui, c'est pratique aussi, a récupéré la "conscience" de son ex sur une clé USB, histoire d'avoir les retrouvailles de l'amour avant la mort.

Et arrive enfin la clôture de l'histoire, où notre MacGuffin est accueilli en messie par les gentils guérilleros IA et humains locaux.

Que c'est beau...

Je n'ai pas de mots assez durs pour fustiger cette histoire écrite par un gamin de quinze ans. Je met quand même 4 étoiles parce que c'est un film qui est bien fait techniquement, rien à redire sur les VFX, sur le montage, le rythme. Les acteurs font ce qu'ils peuvent, il jouent les caricatures qu'on leur a donné à jouer... (finalement, mon personnage préféré c'est la Colonelle).

lyves
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le 2 oct. 2023

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