Qui va à la saveur revient à la saveur

La chaleur moite de l’été, la blancheur des ombrelles, l’ennui des soirées où rien ne se passe : un film noir qui s'évapore comme la rosée.

Nous voilà comme dans un Hitchcock. Le sujet fait penser à Fenêtre sur cour : un criminel est en fuite et deux flics sont chargés de guetter son retour en face de la maison de sa maîtresse. Seulement rien ne se passe. Dans le film de Hitchcock, le personnage de James Stewart remarque rapidement des scènes intrigantes, la tension ne fait que monter ; on est comme dans un mauvais rêve. Ici au contraire, tout est clair, lumineux : petit village de campagne, la chaleur moite de l’été, la blancheur des ombrelles, le calme et l’ennui des soirées où rien ne se passe. Tout semble pur, ordinaire, comme le caractère de cette femme dont on imagine mal qu’elle puisse être liée à un dangereux criminel. Forcément, c’est Hideko Takamine.

Le film joue avec les codes du film à suspense en proposant un contexte et un environnement plutôt inattendus pour un tel sujet. Hitchcock disait que le choix des acteurs était la plus grande part de son travail de directeur d’acteur. Et que l’utilisation des stars avait un avantage : en plus d’attirer la sympathie immédiate du spectateur, on profitait du souvenir qu’on avait d’eux dans les autres films. Ici, c’est évident : le choix de Hideko Takamine doit ne laisser aucun doute sur la probité de son personnage, et donc accentuer l’impression que si rien ne se passe, c’est que les détectives ont été envoyés sur une fausse piste. Pourtant, sachant cela, on sait bien que ça ne prépare qu’à un renversement spectaculaire où les masques tomberont enfin, sinon il n’y a pas de film.

Commentaire complet à lire sur La Saveur des goûts amers

——————————————————————

À retrouver sur La Saveur des goûts amers :

En rab :

Limguela_Raume
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les Pinaculaires et Yoshitarô Nomura

Créée

le 23 oct. 2023

Critique lue 163 fois

2 j'aime

Limguela_Raume

Écrit par

Critique lue 163 fois

2

D'autres avis sur Harikomi

Harikomi
Limguela_Raume
9

Qui va à la saveur revient à la saveur

La chaleur moite de l’été, la blancheur des ombrelles, l’ennui des soirées où rien ne se passe : un film noir qui s'évapore comme la rosée.Nous voilà comme dans un Hitchcock. Le sujet fait penser à...

le 23 oct. 2023

2 j'aime

Harikomi
Cinephile-doux
7

Policiers planqués

Deux flics surveillent la maison d'une femme qu'un meurtrier est susceptible de rejoindre. Harikomi est un film de suspense lent et bien plus encore. Il commence par 10 minutes de voyage en train où...

le 1 août 2017

1 j'aime

Harikomi
Koreyoshi
7

Critique de Harikomi par Koreyoshi

2 enquêteurs surveillent l’ex-compagne d’un meurtrier, ils supposent qu’il va la rejoindre à un moment à un autre. Les 2 policiers se mettent donc en planque dans une auberge face à la maison de la...

le 12 août 2023

Du même critique

Parasite
Limguela_Raume
9

Amérite

Parasite, c'est un peu Mademoiselle (Park) délivré de son érotisme durassien et se rapprochant à la fois de Molière et de Shakespeare : du sang et des fourberies. Il y a une fable amusante dans...

le 14 juin 2019

7 j'aime

Printemps précoce
Limguela_Raume
9

Saveur précoce

Ozu ou l'incommunicabilité heureuse. Être là et savoir s’en contenter. Comme la triste vitalité d’un saule.Il y a quelque chose de reposant chez Ozu : où sont donc passés les personnages...

le 26 oct. 2023

7 j'aime

Ouvre les yeux
Limguela_Raume
8

Odyssée post-mortem

Pas bien pressé de le voir. Je suis pourtant un grand amateur de son remake avec Tom Cruise… Et j’aurais sans doute inversé l’ordre de préférence si j’avais vu le film d’Alejandro à sa sortie. Son...

le 14 févr. 2022

5 j'aime