À regarder La Malédiction de Brahms, on penserait que le réalisateur n’a jamais vu The Boy premier du nom. Or, il s’agit du même réalisateur… William Brent Bell semble avoir oublié le traitement réaliste qu’il conférait à l’épouvante et traite ici sa poupée comme une déclinaison insipide de la trilogie Annabelle : la poupée fait de la balançoire, la poupée tourne la tête, la poupée vous regarde fixement. Les violons grincent, la maman sursaute, le papa s’en fiche. Un vieux promène son chien qu’il retrouve, quelques heures plus tard, éventré sous un arbre ; un petit neveu – ou cousin je ne sais pas – des plus détestables finit empalé sur la canne d’une batte en bois, sous les yeux et les cris de la petite sœur ; une psy prodigue ses soins à distance et se dit, en apprenant que les morts entourent Jude et sa famille, que quelque chose ne va pas.
Alors on pense au film de Richard Donner, La Malédiction, notamment lorsque le petit a revêtu chemise et costume. On se dit surtout que ce triste spectacle n’a aucun sens, qu’il échoue à poursuivre et à approfondir l’univers installé par le premier film, qu’il recycle péniblement les ficelles éculées de ce genre de production, qu’il emprunte des sentiers on ne peut plus balisés desquels la surprise est bannie.
The Boy : La Malédiction de Brahms est une production qui accumule les séquences sous tension sans jamais penser l’épouvante, recourant au traumatisme d’une mère – qu’il n’exploite guère au demeurant – et de son fils comme d’un prétexte à un repli sur soi plus énervant qu’effrayant. Si certaines scènes fonctionnent néanmoins – le dîner à table intrigue –, que retenir de cette suite, sinon son inutilité et son absence d’ambition ?