The Bookshop ne cesse de clamer haut et fort son amour du livre, son attachement à l’objet comme conservatoire d’une mémoire culturelle au sein duquel on ne se sent jamais seul. Pourtant, du contenu de ces livres, de leur valeur littéraire il n’est jamais question sinon lors de brefs échanges entre Florence et Edmund ; tout porte à croire que la réalisatrice et l’équipe du film, visiblement tombés sous le charme de cette histoire, n’ont pas pris la peine d’ouvrir ne serait-ce qu’un seul des ouvrages exposés ici, aussi interchangeables que les première et quatrième de couverture privées de leur support éditorial.


D’autant plus que le long métrage d’Isabel Coixet, en pensant peut-être injecter dans son propre récit le romanesque d’un amour impossible entre deux êtres blessés et réunis par une même foi en la littérature, confond ledit romanesque avec une naïveté bienpensante à la grandiloquence sèche, comme plaquée sur du mort-vivant, ces personnages qui ne sont que les ombres d’eux-mêmes. Rien ne vit, rien ne respire là-dedans, et les livres se montrent aussi tristes que la petite ville. Le pire étant la réalisation, oscillant entre l’amateurisme de composition des plans et la franche laideur. Nous retiendrons donc un acteur, un seul acteur, Bill Nighy, qui réussit à dépasser la caricature qu’on lui fait jouer pour y apporter quelque chose de tourmenté et de beau, malheureusement trop sous-exploité par ce film facile et creux.

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le 6 nov. 2020

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