Je sais bien qu’après l’abominable Somewhere, je m’étais juré d’arrêter de perdre mon temps avec Sofia, mais que voulez-vous, je suis faible l’été lorsqu’on me propose de la clim et il y a tellement rien d’intéressant à voir en ce moment…

Ayant parfaitement abandonné l’idée de raconter quoi que ce soit, Sofia poursuit dans sa veine des petits problèmes sans intérêt des jeunes filles gâtées d’aujourd’hui… Dans un grand élan d’ennui elle valide sans coup férir son diplôme de fille à papa ignorante de tout ce qui pourrait avoir le moindre soupçon de valeur… Vain sur vain, mention très rien.

De petites greluches sans cervelles considèrent que la vie de Paris Hilton est le rêve de chacun sur cette terre et qu’elles peuvent s’en rapprocher en visitant nuitamment les maisons des stars et en se servant au passage dans les vêtements griffés, les sacs de marque et les bijoux vulgaires…

Une heure trente à suivre une bande de petits merdeux faire leur shopping sur de la musique abominable, je ne suis pas sûr de devoir être concerné par un cauchemar pareil.

Derrière un casting de jeunes donzelles et damoiseaux se forçant à suivre très sérieusement l’inconsistance tragique de leurs personnages, on retiendra surtout la présence de la toujours insupportable Mme Apatow, presqu’aussi ignoble en mère cinglée ici que dans 40 ans mode d’emploi…

Nos jeunes fashion victimes sont bien entendu en permanence habillées comme des sacs, vous aurez le bonheur insigne d’entendre Emma Watson et ses amies disserter des heures durant sur la mise en valeur de leurs attributs postérieurs au sein de tel ou tel pantalon ou jupette, vous aurez une rare montée d’adrénaline lors de l’essayage des chaussures à talon et le climax du film me semble se situer à peu près à l’endroit où l’une des blondasses interchangeables repousse la proposition de sa mère d’un jus de betterave. Cardiaques, s’abstenir…

Derrière l’inintérêt absolu de l’histoire on découvre progressivement la coupable complaisance de la journaliste qui a pondu l’article à l’origine du film et l’invraisemblable absence de recul d’une réalisatrice en roue libre, produite en famille jusqu’au népotisme et probablement plus déconnectée du monde que la bande de gamins dont elle essaie laborieusement de nous entretenir.
Torpenn
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le 19 juin 2013

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