The Beta Test, le dernier méfait de Jim Cummings (associé à PJ McCabe), est du genre à faire traverser tous les sentiments, de l'enthousiasme à l'agacement, devant un film qui ne se résout pas à choisir entre comédie noire satirique, drame et thriller. Nul doute que ses auteurs se sont bien amusés à fabriquer cette histoire rosse et parfois confuse mais le plaisir n'est pas toujours partagé devant l'écran. Cummings, le réalisateur et l'acteur, a un côté bateleur, voire mystificateur, qui certes colle bien au portrait du personnage principal de The Beta Test, mais qui l'incite à surcharger son film de scènes plutôt inutiles lesquelles paradoxalement s'avèrent parmi les plus brillantes. A commencer par celle d'ouverture, placée là à l'esbroufe pour maintenir adroitement le spectateur en alerte. Le "héros" du film est un sale type, qui se voit en mâle alpha alors qu'il n'est qu'un oméga névrosé et les coréalisateurs ne cessent de le ridiculiser, dans ses actions et dans ses attitudes, sorte de symbole de la morgue malade des agents du Hollywood, post-Harvey, dont la masculine toxique n'a pas évolué d'un iota après la chute du susdit, hélas. La prestation façon Jim Carrey de Cummings est époustouflante mais elle a forcément tendance à rendre les clowneries de l'acteur bien plus repérables que les messages sociaux distillés par le film. Moyennant quoi,The Beta Test n'est peut-être pas autant drôle et féroce qu'il le souhaiterait mais il est globalement divertissant avec sa multitude de références, de Bret Easton Ellis à David Lynch, en passant par Eyes Wide Shut et même le Giallo.