Imaginez une partie de jambes en l'air torride entre Rambo, Orange Mécanique et un film de Melville

Et bien ça donne ce film, j'en rajoute mais l'idée globale est là (comme ça tout le monde comprendra un minimum ce que j'explique).


Pour les gens qui ne veulent pas se faire spoiler, je peux résumer le film en quelques phrases.
La cruauté (en un peu moins traumatisante quand même) et la fascination de la musique savante de Orange Mécanique, les couleurs froides et la longueur des plans d'un Melville et les thématiques d'un Rambo ( on va y revenir plus tard). Cette espèce de gloubi-boulga d'influence fonctionne étrangement bien et pour le coup, nous laisse perplexe.


Perplexe car en sortant de la séance, on ressort mitigé sur certains points. Tout d'abord il y a la mise en scène vraiment bonne, comme par exemple avec la scène de bagarre sous la pluie au début du film, longue avec un plan fixe et un décor pluvieux et teint d'une couleur bleuâtre (Coucou Jean-Pierre !). La séquence du train, dantesque, où le spectateur sait ce qu'il va se passer avant les personnages grâce à l'excellente mise en scène. Où encore la scène de la fin en plan large et fixe qui laisse bouger les personnages comme ils veulent et qui donne une certaine ambiance, chose qui aurait été difficile à créer avec des cuts. Cela peut d'ailleurs donner une impression de pièce de théâtre avec les personnages qui ne dépassent jamais du cadre et qui balancent des tirades longues avec une énergie folle tout en gigotant dans tous les sens. Le tout avec une lumière sur la gueule du personnage principal qui nous rappelle à quel point il surjoue.


Parlons maintenant des acteurs. Aïe aïe aïe…


Le personnage principal oscille entre un surjeu nanardesque et un surjeu crédible ce qui nique parfois certaines scènes. Et puis bordel, ces yeux, ces mirifiques yeux. Ses globes oculaire sont à deux doigts de sortir de ses orbites. La fin du film le fait d'ailleurs basculé dans l'absurde.
Son collègue quant à lui cabotine aussi mais pas assez bien pour qu'il nous laisse un souvenir indélébile.


Ce film est cru quand j'y pense putain, la scène de la banque ou de fin (Les fameuses !) sont vraiment marquantes pour ça et sont quasi-parfaites. Le tout avec une bande son de musique classique en fond (Coucou Tonton Stanley !). C'est clair et sans concession, rien à redire, les scènes d'actions de ce film ont une tension vraiment particulière tout en cassant des stéréotypes.
Car oui Messieurs et Mesdames, un sociopathe tueur en série n'a pas souvent un petit cœur doré au fond de lui. Donc quand une femme l'aime, la réciprocité arrive rarement et ce film le montre d'une manière ,disons… Brutale ?


Ce qui pour le coup est fort, on a de l'empathie pour cette fille qui est amoureuse, mais on est malgré tout content que le protagoniste fasse cela car ça nous sort un peu des carcans habituels du cinéma hollywoodien.


En parlant du cinéma hollywoodien, parlons d'une de ses œuvres les plus fameuses, Rambo.
Pas besoin de m'applaudir pour cette magnifique transition.


Même si The Beast to Die est sorti 2 ans avant Rambo 1, et bien on retrouve les mêmes thématiques du traumatisme post-guerre avec des scènes qui se ressemblent vraiment parfois.
Cependant le concept est pris à revers cette fois ci, comme à peu près tout dans ce putain de film.
Le personnage n'est pas victime mais acteur, ce qui ouvre un nouvel éventail de narration.
Cependant, là est le plus gros défaut du film, cette thématique qui est son fil directeur ne va nulle à part. Elle est là juste pour justifier l'état de l'anti-héros. ET ELLE LE FAIT D'UNE MANIERE TELLEMENT GROSSIERE QUE CELA EN DEVIENT RISIBLE. Et oui je suis énervé, énervé car quasiment tous les problèmes du film (jeu d'acteur, une partie de la fin du film ,nanardesque au possible) découlent justement de ce thème qui est mal branlé.


Malgré le fait que je finisse sur une note négative, je recommande ce film car il y a un vrai talent de mise en scène et surtout un mix d'influence tout bonnement fascinant. Un mélange qui donne à la fin un film unique.

Tyo-San
7
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le 14 févr. 2021

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Tyo-San

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