I am too long

Après plusieurs mois, c'est ravit que je remets les pieds dans une salle de cinéma, et pour voir un Batman qui plus est ! Un Batman présenté comme beaucoup plus sombre et violent que ses prédécesseurs. Magnifique. Ah oui, ça va spoiler
Mais d'abord, des bandes-annonces. Je découvre donc que l'infâme "qu'est ce qu'on a fait au bon dieu ?" à une suite, avant de voir la BA d'un film de danse, ou un protagoniste nous explique qu'il y avait au départ "trop de blanc ici". Heureusement, le film se lance peu de temps après.

Nous voyons donc une bande de loubards dont la principale activité est de tabasser des inconnus au hasard dans la rue, tous maquillés sauf un qui n'a qu'une moitié de maquillage, symbole de son indécision. Batman arrive leur casser la bouche. Une petite voix me fait remarquer que le seul membre du gang qui semble avoir bon fond est noir, mais le hasard. Silence !
Scène suivante. Le maire sortant regarde une rediffusion de son débat contre son opposante à la mairie, observé lui-même par The Riddler qui finit par lui caresser le crâne à grand coup de tisonnier. La petite voix revient, et me susurre que puisque le maire sortant était un homme blanc et son opposante une femme noire, cette dernière sera forcément bienveillante et intègre, là où l'autre sera corrompu. Et... Bingo ! Ce sera ça. Bon

Oui, car le premier point qui me dérange dans ce film, c'est son message subliminal sur les blancs qui sont forcément des corrompus, des criminels ou des taré. Et si ça ne suffit pas, Catwoman viendra nous l'asséner directement au milieu. Est pourquoi ? Pourquoi un film Batman vient nous parler de ça ? Le cahier des charges woke étant respectés ( absolument TOUT les blancs sont des connards à divers degrés, Thomas Wayne et Alfred inclut ), à quoi ressemble le reste ?

Et bien ... C'est moyen. Moyen parce que trop long. C'est long, LONG. Et il ne se passe rien. Prenons la scène de la course-poursuite. Un build up de 2 min sur la Batmobile qui va démarrer, c'est long, les basses violes mes oreilles et j'en redemande, la course démarre ... Et plus rien. Ils roulent 2min avant que le Pingouin ne se crashe. Et c'est valable pour toutes les scènes d'actions : un build up long voire même intense, pour des scènes trop courtes. Et pas spécialement violente non plus d'ailleurs, le Batflek est plus violent avec une scène de 10 min que ce Batman là en 3H !

Autre argument du film, recentrer Batman sur ses enquêtes. Après tout, c'est le "meilleur détective au monde", et ça justifierait le peu de scènes d'actions. Et là, c'est le drame. Batman ne résout rien, mais RIEN ! Il n'empêche absolument aucun plan du Riddler, la moitié des énigmes sont résolues par Alfred, et même le Pingouin se permet le luxe de se foutre de sa gueule en le reprenant en espagnol, quand un flic personnage tertiaire l'aide à résoudre "l'énigme" finale. Énigme faiblarde et déjà vue soit dit en passant. Le Batman de Nolan enquête plus que celui-là ! La seule scène d'espionnage véritable nécessite ... Catwoman. Parce que Batman ne peut rien faire seule visiblement.

Dernier argument, l'ambiance sombre et violente. la dessus oui, c'est sombre, c'est sale, mais c'est tout. On ressent jamais l'espèce d'oppression qu'on devrait ressentir. La encore, BVS réussit en une scène à faire mieux. Parce que si une atmosphère sombre, c'est Pattinson avec trois kilos de mascara sur la tronche qui balance les mêmes phrases "dark" que votre cousine de 13 ans sur Insta ...

Les personnages maintenant. Batman est correct, débile (coucou, je frappe à la porte du Iceberg Lounge pour avoir un entretien pour le plaisir de me manger des coups de chevrotine.) par moment, mais l'interprétation est plutôt bonne.
Bruce Wayne en revanche ... C'est mauvais à un point. C'est un adolescent torturé, rien de plus.
Catwoman n'à aucun moment la grace et la classe qu'on imagine en pensant à ce perso, même en robe ultra sexy ou en combinaison d'infiltration ça marche pas. Kravitz est mauvaise dans le rôle.
Falcone ressemble à un vendeur de tapis, pas à un parrain de la pègre. John Doman faisait bien mieux dans Gotham.
Le Pingouin est la vraie réussite de ce film. Farrell qui y est méconnaissable crève l'écran et vole chaque scène, malgré un temps de présence très court.
Le Riddler quant à lui ... Dano cabotine trop. Le personnage en devient ridicule, même si la psychologie du personnage est bien respectée.
Gordon est transparent et oubliable, comme Alfred.

En résumé : un jeune Batman affronte la corruption et le crime organisé, tout en faisant face à un ennemi dans l'ombre qui cherche à détruire la ville en punition de sa corruption galopante, finit par être arrêté tandis que la menace d'un certain clown se profile pour le prochain film. The Batman, ou Batman Begins ?

Finalement, ce film est plus écologique que prévu.