- De retour à notre programme. Si vous venez de nous rejoindre, je suis ici en direct avec l'unique survivante du massacre de Miles County, qui s'est produit il y a exactement un an. Je travaille pour cette émission depuis des années et je ne me suis jamais retrouvée face à quelqu'un qui avait une telle histoire. Merci encore d'avoir pris le temps de venir et de discuter avec moi.
- Tout le plaisir est pour moi.
- Avant la publicité, nous parlions de l'instant où vous êtes sortie du coma. Vous souvenez-vous de votre réaction lorsque vous avez vu votre visage pour la première fois ?
- Oui.
- Souhaitez-vous nous en faire part ?
- J'aurais voulu mourir.
- Ressentez-vous toujours la même chose ?
- Les gens sont effrayés par mon physique, surtout les enfants. Et il est très difficile pour moi de l'accepter, donc vivre en reclus est parfait pour moi.
- Et au sujet de votre agresseur ? Un homme répondant au nom de : Art le clown. Sa soi-disant mort est très controversée. Les autorités ont affirmé que son corps avait disparu de la morgue le lendemain matin de l'agression.
- Il est mort. Je l'ai vu.
Halloween ne déçoit jamais
Terrifier est un slasher d'une cruauté infernale écrit, produit et réalisé par Damien Leone. Accouché en octobre 2016 durant le Telluride Horror Show (festival de films de genre du Colorado), pour être récupéré par Dread Central, un site Web américain entièrement consacré à l'horreur. Terrifier c'est la consécration d'un long travail pour Damien Leone. Une élaboration qui trouve son origine en 2008 dans le court métrage "The 9th Circle", où Art le Clown faisait une première apparition. Un personnage marquant pour le cinéaste qui lui consacra en 2008 un court métrage intitulé ''Terrifier'', qui fut intégré en 2013 dans le premier long-métrage de Leone : ''All Hallows' Eve'', qui présente une série de courts métrages sur des clowns tueurs. Un long cheminement qui permit au réalisateur de se construire une expérience, puis une réputation pour finalement offrir à son clown diabolique les honneurs qui lui sont dus à travers un long métrage dont il est l'attraction principale. Débute alors le cauchemar. Un cauchemar ayant lieu le soir de Halloween.
Terrifier, c'est d'abord et avant tout un travail de forme. Une pièce macabre d'une brutalité assumée mêlant gore, hémoglobine, angoisse et horreur. À la fois agressif, excessif, scandaleux et psychotique, la démesure est constante. Immodéré sans pour autant être indigeste : " pour le gros consommateur d'horreur que je suis, car il est évident que ce film n'est pas à mettre entre toutes les mains ". Le récit avance vite et n'accorde aucun instant de répit au spectateur qui se retrouve cramponné à son siège jusqu'au lever de rideau final. Une conduite nerveuse qui laisse place à un engorgement de séquences abruptes et méchantes. Une accumulation de mise à mort inventive savamment filmé par une caméra qui ne nous épargne aucun détail. En comparaison, la photographie de George Steuber allié à la composition musicale de Paul Wiley, paraît bien fade. D'une manière heureuse, Damien Leone se rattrape sur la mise en scène durant les massacres perpétrés par son clown diabolique. Des scènes chocs qui ne tombent jamais dans le cliché ni le ridicule. Des meurtres barbares avec des victimes qui vivent un véritable supplice. Un chemin de croix où les membres volent dans tous les sens, le sang éclabousse abondamment, les supplications inutiles s'enchaînent, et les cadavres s'empilent.
Si l'écriture de Terrifier se limite à peu de chose, la conduite scénaristique consacrée aux protagonistes est intelligente. Intelligente car elle ne dresse aucun héros principal ce qui fait qu'on ne sait jamais qui vivra ou mourra. On se doute que ce sera une femme, comme le suggère l'excellente scène d'ouverture où apparaît une petite télévision dans laquelle une journaliste interviewe une femme critiquement défigurée, qui se trouve être la seule survivante du massacre. Des personnages qui malheureusement pour eux vont souffrir face à Art le Clown malfaisant. Un Pierrot perfide et effroyable d'une brutalité sans pareille, que le comédien David Howard Thornton incarne avec une crédibilité frissonnante. Thornton offre une performance sadique où il va plus d'une fois déstabiliser le spectateur en prenant des pauses inattendues. On ne connaît pas ses motivations, ni le pourquoi du comment. Un psychopathe qui se laisse entièrement porter par la folie. Capable de vous siller le corps en deux depuis l'antre jambe jusqu'au haut du crâne; tout comme de vous arracher la peau du corps pour en faire une tenue; ou encore de vous dévorer vivant. Le mal à l'état pur. À noter : parmi ses nombreux instruments de torture, j'ai apprécié l'intégration d'un revolver qu'il n'utilise qu'en cas d'extrême urgence. Jenna Kanell dans le rôle de Tara m'a fait penser à Neve Campbell.
CONCLUSION :
Sans être un classique, Terrifier réalisé par Damien Leone, est un slasher de qualité avant tout adresser aux afficionados du genre. Un film d'horreur capable de tout, qu'il faut regarder pour les nombreuses exécutions abominables. Un théâtre des horreurs qui met en avant une autre figure emblématique du mal : « Art le Clown ».
Préparez le parapluie et les lunettes de sécurité car le sang va jaillir dans tous les sens et venir vous éclabousser.
Je suis sûre qu'au fond de vous, vous avez au moins connu l'amour d'une mère.