Le cinquième film Terminator a été conçu non pas comme une suite à Renaissance hélas mais comme un nouveau commencement afin de lancer une nouvelle trilogie, les droits appartenant à un nouveau studio. Celui-ci, Skydance, nous a promis le meilleur film depuis Le Jugement Dernier. Pour ce faire, Arnold Schwarzenegger - pourtant vieillissant - est de retour, Alan Taylor - un habitué de la TV - est à la réalisation et on pratique la mode du semi-reboot. On garde les fondements des précédents films mais en jouant avec les voyages spatio-temporels et les paradoxes, on va créer une nouvelle ligne du temps. Sans doute pour faire ce qu'on veut.
C'est le principal problème du film. Il fallait choisir entre le reboot total ou la suite mais pas les deux ! Ce film nous met un bordel sans nom dans une ligne du temps déjà parfois compliquée à suivre. Après une scène du futur aux effets spéciaux indignes pour la franchise située en 2029, l'action nous ramène en 1984 à l'époque de T1. Cela ne se déroule pas pareil bien-sûr, de nouveaux personnages (venant de 1973) interviennent dans les évènements mais on se demande comment c'est possible et aucune explication n'est donnée mis à part la présence de nœuds temporels de continuum dans le champ quantique. La ficèle paraît un peu grosse. Nous sommes transportés ensuite en 2017 parce qu'un personnage a fait des rêves et la guerre n'a jamais eu lieu à ce moment... Mais elle va arriver car un nouveau réseau social connectant tous les appareils numériques va être mis en fonctionnement. Il n'est cependant qu'une façade et c'est Skynet qui est derrière tout ça. Skynet mis en marche par ... le John Connor de 2029. En faire le méchant, c'est cracher sur tout ce qui a été fait avant. Le traitement de notre bon vieux T-800 pose aussi problème. Devenu un papy rigolard et inoffensif, on se demande où est passé le personnage iconique. Puis Schwarzenegger à 70 ans en mode Terminator, ce n'est pas ce qui est le plus crédible surtout pour ce qui est à la base une machine d'infiltration implacable au milieu des humains. Il n'y aura pas de suite, suite aux critiques.
Si les fans peuvent pester sur cet opus, les spectateurs lambdas pourront y trouver leur compte car en tant que pur divertissement, Genisys fait le job. Le rythme est suffisamment élevé pour ne pas susciter l'ennui. Il y a quelques trouvailles de mise en scène et des scènes d'action intéressantes malgré des effets visuels très inégaux (quelques plans hideux). C'est toujours un plaisir de retrouver Schwarzenegger à l'écran et certains traits d'humour liés à son personnage arracheront des sourires sans trop de difficultés. On ressent même une pointe d'émotion lors de la scène finale...
Genisys est donc un mauvais Terminator mais n'est pas aussi nul en tant que simple et distrayant blockbuster estival.