Quelque part au début des années 90, CYBERDYNE SYSTEMS (société fabricant des composants électroniques pour la Défense américaine) créée une Intelligence Artificielle qu'ils nomment SKYNET.
Celle-ci a été pensée pour ne plus laisser aucun risque de décision arbitraire humaine interférer dans la Défense Mondiale.


SKYNET devient donc totalement opérationnelle le 04 août 1997, après le feu vert donné par le Congrès américain.
Ayant aussi pris le contrôle des installations souterraines automatisées de CYBERDYNE SYSTEMS à Los Angeles et dans d'autres villes des USA, débuta alors la fabrication de soldats cybernétiques - les CSM- 101 (aussi appelés T-800) pour compléter la panoplie défensive de la série H-K (Hunter-Killer).


Ainsi, la H-K se divise en 5 séries:



  • A-Series= force aérienne avec les Mk VII Aerial,


  • G-Series= force au sol avec les Tanks à chenilles pyramidales et tourelles plasma,


  • D-Series= installation défensive dont celle abritant SKYNET même sous L.A, où se trouvent les fameux portails temporels,


  • T-Series= les unités CSM-101 (CYBERDYNE SYSTEMS MODEL 101) ou T-800 donc,


  • et enfin, les I-Series= les infiltrés sous l'apparence d'unités 101 recouvert d'une enveloppe organique les faisant ressembler à des humains.



De fait, seul l'IA a les pleins pouvoirs sur la globalité des systèmes de défense militaire des États-Unis.


Le 29 août 1997 à 2h04 du matin, SKYNET devient autonome.


Pour contrer les efforts humains pour la désactiver quelques heures plus tard, l'IA lance alors une attaque nucléaire sur la Russie, comptant sur la riposte immédiate de celle-ci, qui ne se fait guère attendre.


3 milliards de vies humaines furent ainsi balayées en quelques minutes, laissant ainsi SKYNET libre de tous mouvements sur le continent nord-américain.


Le programme H-K est alors initié: les Tanks et Mk VII Aerial investissent alors le pays, appuyés par des colonnes de CSM-101 pour décimer les derniers survivants.


Ces derniers se sont réfugiés dans les ruines de la Civilisation et tentent de survivre en se nourrissant de rats et en buvant de l'eau de pluie, tout en se terrant dans des souterrains pour échapper aux retombées radioactives.
Rapidement, les survivants doivent faire face à une nouvelle menace: la guerre contre les machines et plus particulièrement des CSM-101 recouverts de peaux et de chairs organiques à l'apparence humaine.
Les dits survivants dressent alors des chiens à reconnaitre leurs odeurs très caractéristiques, car non-naturelles.
Dès lors, des groupes de Résistants prennent formes dans différents secteurs des États-Unis, contre-attaquant avec les moyens du bord l'armée de SKYNET.


L'un d'eux est le jeune Kyle Reese, né après le Judgement Day.
Ayant grandi dans ce monde post-apocalyptique, il fera connaissance avec un certain John Connor quelque part après 2020 et deviendra rapidement l'un de ses suiveurs: celui-ci va en effet faire montre d'un leadership salvateur face à SKYNET et son programme H-K.


L'IA - après avoir envoyé les fameuses unités d'infiltrations, les cyborgs à l'apparence humaine - sera bientôt à même d'identifier le meneur de la Résistance en Californie, John Connor.
Celui-ci a en effet réussi non seulement à fédérer les survivants pour lutter contre les armées de SKYNET, mais aussi à localiser l'installation abritant l'IA originelle et le fameux portail temporel.


Dans le même temps, l'IA décida d'envoyer un CSM-101 à l'apparence humaine dans le temps pour tuer la jeune Sarah Connor - la future mère de John - , empêchant ainsi l'existence-même du Leader de la Résistance...quelques instants seulement avant que Connor lui-même, n'envoie un protecteur pour Sarah.
Connor a saisi comment utiliser le portail temporel mais celui-ci est à usage uni-directionnel, ce qui implique qu'aucun retour n'est possible.
Connor fait alors appel au volontariat et c'est ainsi que Kyle Reese décide d'exécuter cette mission très particulière, d'autant plus qu'il est tombé virtuellement amoureux de Sarah Connor, aux travers des paroles de son propre fils...


Ainsi furent les prémisses de cette petite série B dont seul le créateur semblait croire à un certain succès (au contraire de sa star qui en parlait comme d'un "shitty movie" en cours de tournage, avant d'avoir enfin perçu les qualités lors du pré-montage final).


D'ailleurs en cours de tournage, l'écrivain-scénariste Harlan Ellison eut vent du projet de Cameron et de son éventuelle similitude avec un épisode de la saison 2 de The Outer Limits écrit par lui-même, appelé "Soldier" (diffusé le 09 septembre 1964 sur ABC).


Ellison demanda alors à Hemdale de lui procurer une copie du script pour vérifier cela, mais la boite de David Hemmings refusa tout net.
L'écrivain - qui ne fut pas invité à l'avant-première du film - assista à la projection en se faisant passer pour un assistant du fameux critique cinéma Leonard Maltin (d'après ses dires) et au bout de trois minutes de projection, il sortit de la salle de cinéma en se disant "I knew I had a case against someone who plagiarized my work".


L'affaire se régla hors-tribunal et non seulement Ellison eut droit à $400.000 en compensation du "préjudice subi", mais de plus il obtint une "reconnaissance" juste avant que ne débute le générique de fin:
"Acknowledgment to the Works of Harlan Ellison".


Cameron dû ronger son frein avant d'être enfin en mesure de déclarer en 2009:
"It was a nuisance suit that could easily have been fought. I expected Hemdale and Orion to fight for my rights, but they abandoned me. The insurance company told me if I didn't agree to the settlement, they would come after me personally for the damages if they lost the suit. Having no money at the time, I had no choice but to agree to the settlement. Of course there was a gag order as well, so I couldn't tell this story but now I frankly don't care. It's the truth. Harlan Ellison is a parasite who can kiss my ass"


(C'était un procès qui aurait pu être facilement gagné, J'espérais qu'Hemdale et Orion (Pictures) se battraient pour mes droits, mais ils m'ont laissé en plan. La compagnie d'assurance (assurance de garantie de fin de tournage) m'a dit que si je voulais contester l'arrangement (pris entre Orion, Hemdale et Harlan Ellison), ils me poursuivraient personnellement en justice pour les dommages causés en cas de perte du procès. N'ayant pas d'argent à l'époque, je n'avais d'autres choix que d'aller dans leurs sens, Bien sûr, il y euit aussi une ordonnance de non-publication, donc je ne pouvais en dire un seul mot mais maintenant, j'en ai franchement rien à foutre. C'est la vérité, Harlan Ellison est un parasite qui peut m'embrasser le cul).


Qu'en est t-il de ce fameux épisode "Soldier" ?


Alors oui, la première minute (en fait, les 48 premières secondes) rappellent fortement les premières images du L.A apocalyptiques de The Terminator (sauf qu'il n'y a ni ruines, ni machines) avec un paysage dévasté et des lasers en arrière-plan.


L'intro du "Soldier" en question:
https://www.youtube.com/watch?v=2i2jt0m5-0c


L'autre point étant que (comme dans beacuoup de floklores et romans remontant à longtemps avant JC, comme le mythe de Merlin l'Enchanteur en pleine période Celtique) les deux personnages déboulent magiquement dans le passé, en l'an de Grâce 1964...


Et...voilà !
Nul doute qu'Harlan Ellison n'aurait pas obtenu gain de cause pour si peu et qu'avec tous ces éléments à présent connus, on peut enfin voir le film comme un travail personnel "Cameronien" avec des inspirations diverses, comme cela arrive depuis que le cinéma existe.


Il est d'ailleurs à noter que les allégations concernant l'épisode "The Demon With Glass Hand" aussi écrit par Ellison comme autre source d'inspiration probable pour le film (à cause du perso principal ayant une main en verre pouvant rappeler la scène où le T-800 répare sa main mécanique) sera réfutée par Ellison himself: "Terminator was not stolen from "Demon with a Glass Hand," it was a ripoff of my OTHER Outer Limits script, "Soldier".


Et le film, me direz-vous ?


Eh bien, The Terminator n'a pas usurpé son statut de film culte (il a d'ailleurs été sélectionné en 2008 pour être préservé au National Film Registry comme étant "culturally, historically, or aesthetically significant", soit "culturellement, historiquement ou esthétiquement important") de par son traitement - justement - esthétique et sa linéarité épurée où le récit part du point A au point B sans s'alourdir de sous-intrigues encombrantes.


Alors malgré ma note dyrithambique, je pourrai quand même reprocher une interprétation pas toujours très subtile (Bess Motta ou même Paul Winfield, bien meilleur dans White Dog) ou un peu fade (Michael Biehn, qui améliorera progressivement son jeu dans Aliens et The Abyss..oh, trois Cameron movies !), mais c'est vraiment pour être impartial...


Linda Hamilton se débrouille pas trop mal mais c'est l'ami Schwarzy qui s'en sort le mieux, car aussi impassible que son personnage cybernétique.
C'est d'ailleurs pour moi son meilleur rôle (juste devant Last Action Hero, Total Recall et Predator) et il donne beaucoup de crédibilité et à son personnage et par extension, à l'univers dépeint dans le film.


Bien sûr, le travail de Stan Winston Studios (maquillages et fabrication de l'endosquelette grandeur nature) et de Fantasy II Film Effects (stop-motion, miniatures des H-K aérien et au sol, ruines, semi-remorques...dont le dirigeant Gene Warren Jr est décédé voilà un an) n'y sont certainement pas étranger non plus !


Le score synthétique de Brad Fiedel participe à donner le chaud et le froid: tandis que le thème de Sarah est mélancolique et aérien, celui de Reese est plus nuancé mais c'est surtout le personnage-titre qui reçoit le meilleur traitement: le Main Title est tout simplement inoubliable et les autres partitions donnent un côté sombre et angoissant à chaque apparition du cyborg.


Main Title by Brad Fiedel:
https://www.youtube.com/watch?v=RIa5zNBWYVI&list=PLSS0tpqm0iJz2umbZNbNvuNUj6b2eI2et&index=2


En résumé, The Terminator s'intéresse à la mainmise de l'IA sur la destinée humaine et hey, à l'heure où les Iphones font la lessive et où les drones attaquent un pays ennemi, cela amène un certain réalisme, non ?
Loin d'être un banal récit de S-F crétin, le script de Cameron (agrémenté de quelques lignes et arrangements by William Wisher - non crédité au générique, au contraire d'une Gale Ann Hurd y figurant en tant que co-scénariste alors que Cameron himself affirma que celle-ci n'avait pas écrit un mot) se questionne déjà sur l'évolution de la technologie à des fins militaires et leurs applications possibles.


On retiendra par ailleurs certaines scènes iconiques:



  • l'arrivée-même du T-800 et son regard qui embrasse le L.A qui s'étend à ses pieds,


  • la scène chez l'armurier (joué par le fameux Dick Miller de chez Dante) mais en VO,


  • la mort de Matt et Ginger,


  • la formidable scène au Tech Noir et particulièrement le premier passage au ralenti du T-800 près de Sarah alors que celle-ci est baissée sous la table, un modèle de découpage et de mise en scène,


  • la première poursuite qui voit la voiture du T-800 s'encastrer violemment dans le mur,


  • le moment où le Terminator se dévoile pour la première fois au spectateur (l'extraction de l'œil et le réglage de sa main mécanique),


  • la mythique séquence du commissariat,


  • et enfin, le climax final dans l'usine-même de CYBERDYNE SYSTEMS...



Film se suffisant à lui-même (malgré l'évidente envie de Cameron d'y revenir via les scènes coupées où les responsables de CYBERDYNE SYSTEMS viennent récupérer le bras et la puce du T-800 écrasé dans la presse industrielle mais aussi de pouvoir y caser son modèle en métal liquide), The Terminator enfantera pourtant de plusieurs séquelles pas toujours top:



  • Terminator 2: Judgement Day, où le T-800/Schwarzy devient "gentil" (ce qui m'avait profondément exaspéré lorsque j'étais jeune) et où le concept de base "tuons alors John Connor ado" - alors qu'il eut été plus facile d'empêcher la naissance de Sarah Connor, par exemple - n'est pas des plus convaincants, mais nous avons quand même droit au fantastique antagoniste qu'est le T-1000 (merci à l'interprétation géniale de Robert Patrick), à de dantesques scènes d'actions et aux effets visuels made in ILM qui changèrent le monde des SFX à jamais (malheureusement pas pour le meilleur lors des décennies suivantes),


  • Terminator 3: Rise of the Machines où cette fois c'est une Terminatrix qui - sous sa forme cybernétique - ressemble à un cliché de p'tit homme vert (ou gris), ce qui je l'avoue, la fout mal ! Des scènes embarrassantes (les lunettes à la Elton John) heureusement émaillées de séquences nerveuses (la poursuite en camion-grue) et d'un final totalement déprimant (This is the End...) font de ce T3 un film plutôt bancal, mais regardable,


  • Terminator Salvation: une excellente idée de départ (plonger dans la guerre entre la Résistance et SKYNET) malheureusement plombée par un personnage bâtard et inutile (l'hybride Marcus Wright) et un Connor trop...trop...trop Bale, quoi !
    Le jeu de Bale est en totale inadéquation avec son rôle: on nous donne presque du Shakespeare (toutes proportions gardées) là où nous avons besoin d'un battant qui agit (et ne déblatère pas éternellement avec un faux air profond).
    McG fait bien le taf mais trop de scènes diurnes, ce qui casse l'ambiance nocturne bien plus angoissante des deux films matriciels,


  • Terminator Genisys...Sorte de remake faiblard adoubé par Cameron himself (what da hell ???), ce Genisys nous présente une Sarah Connor made in Aldi (Emilia Clarke y est sooo bad), un T-800 dont l'enveloppe extérieure viellit "naturellement" (vraiment ???) et un T-1000 ne tenant pas la comparaison avec l'original by Robert Patrick (le pire restant à venir à ce sujet),


  • et enfin, le pire film de la saga (pourtant, après Genisys c'est une gageure !!), j'ai nommé Dark Fate, produit et basé sur une histoire de Cameron himself et réécrit par Goyer et machin et truc et fuck it...
    Ici, tout est con, tout est plein de CGI à la Avengers 45 (faut voir Spidey...non, le T-1000...non, le REV-9, what the hell is this new name ??? sauter de partout sur les murs comme une...un Spidey, quoi!), un récit à la ramasse, des acteurs pas terribles et des persos complètement transparents...



Ah...n'en jetez plus et laissez-moi retourner en 1984...


...et c'est alors que je passais par la brèche ouverte par la Résistance dans le Vault de SKYNET-même, où se trouvait le fameux portail temporel.
Me coulant silencieusement le long du mur central entre les débris jonchants le sol, je gardais les yeux sur le CSM-101 qui tentait de récupérer les données originelles de SKYNET pour les transférer dans son propre processeur interne.
Ayant atteint le centre de la sphère creusée dans le socle du portail temporel, j'appuyais sur la touche de lancement du cycle tout en dégoupillant une grenade à plasma reliée à une pile à combustible issue d'un T-800 alors terminé.


Une forte activité électrique hérissa tous les poils de mon corps et tandis que je disparaissais dans le vortex temporel initié par cette technologie insensée, j'eus juste le temps d'apercevoir le flash lumineux de la grenade thermonucléaire qui allait totalement consummer toutes structures à 500 kilomètres à la ronde...ainsi plus de SKYNET, donc plus de films...


Caporal Arnold Wisher, matricule 261084US.
Fin de transmission...


Future Flashback / Terminator Infiltration by Brad Fiedel:
https://www.youtube.com/watch?v=neTR9REvbIo&list=PLSS0tpqm0iJz2umbZNbNvuNUj6b2eI2et&index=12

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le 20 déc. 2020

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