Une romance pour les fans du genre mais aussi pour les autres.

Akiko Ōku a réussi l'exploit de me faire afficher un sourire niais à moultes reprises devant une romance, qui plus est sur une durée de 2h13.

Tempura porte pour titre original Watashi wo kuitomete traduit littéralement par Hold me Back en anglais. C'est bien plus subtil en VO, comme d'habitude et renferme un double sens dont il est bien question.

On y suit le quotidien d'une célibataire de longue durée nommée Mitsuko qui se lance le défi de réaliser des activités de divertissement en solo, tout en ayant à affronter les regards face à la tare de ne pas être en couple la trentaine passée.

La/le célibataire, c'est celle/celui qui cède la place aux autres, travaille les jours fériés, ne va pas à la plage, ne voyage pas, ne se rend pas à DisneyLand....

Rena Nōnen, éblouissante, donne vie à son personnage qui nous confronte aux difficultés d'un célibat non socialement désirable, la solitude, l'habitude de cette solitude et un certain confort dans cette dernière tout en ambivalence avec son envie d'en sortir puis finalement les doutes, les craintes et la résistance au changement.

La matérialisation de ses questionnements, de ses stratégies de coping, de son ange gardien, d'A est un élément porteur du long-métrage bien original qui apporte réellement au récit.

Akiko Oku est habile dans sa mise en scène, sait prendre son temps pour accrocher petits à petits les chainons et nous emmener au delà de la romance sur les questionnements de la solitude et le courage d'y faire face que ce soit en tant que célibataire au Japon ou en tant qu'épouse en Italie.

Elle place la subtilité à un autre niveau avec son jeu de lumière, ses chants bouddhiques, ses mots flottants dans les airs, ses conversations internes.

Elle sait capter les regards, mettre en lumière les visages, mettre en évidence l'envie inassouvie, inavouée et les maladresses.

Au final, il s'agit d'une romance pour les fans du genre mais aussi pour les autres.

Alienure
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Vu au cinéma, Ma Carte UGC illimité sera-t-elle rentabilisée ?, Récapitulatif cinéphile 2022, Les meilleurs films de 2022 et 2022, année obscure

Créée

le 20 juil. 2022

Critique lue 845 fois

7 j'aime

3 commentaires

Alienure

Écrit par

Critique lue 845 fois

7
3

D'autres avis sur Tempura

Tempura
Angeldelinfierno
8

Montez la tempurature

L'affiche et le synopsis nous amènent à nous y méprendre, mais il ne s'agit pas d'un Délices de Tokyo bis, et encore moins à une chronique sociale tout court s'inscrivant dans une volonté de...

le 7 août 2022

14 j'aime

9

Tempura
lugdunum91
6

Tempura: Solitude, Misère affective et Folie Douce à la japonaise

Découverte de ce nouveau métrage nippon nous dépeignant un aspect du pays du soleil levant bien trop souvent mis de côté à savoir l'extrême solitude que bon nombres de gens connaissent, c'est...

le 23 juil. 2022

11 j'aime

3

Tempura
Cinephile-doux
6

Une âme solitaire à Tokyo

Mitsuko, 31 ans, est une âme solitaire à Tokyo, inadaptée aux relations sociales et peu épanouie dans son travail. Pourtant, elle est souvent accompagnée, si l'on peut dire, par sa voix intérieure...

le 6 janv. 2022

8 j'aime

Du même critique

Pleasure
Alienure
7

Behind the scenes

Quelques chiffres pour introduire le sujet : Chaque seconde, 28,258 internautes sont en train de visionner du porno, et chaque seconde toujours, $3,075 sont dépensés en abonnements divers à des...

le 22 oct. 2021

25 j'aime

10

Vivarium
Alienure
7

Un Mother! like en mode film indépendant

Difficile de faire abstraction du contexte pour critiquer ce film pour lequel on se prend inexorablement d'affection. J'ai croisé moins de 10 usagers au Kinépolis Lomme (le plus grand multiplexe de...

le 11 mars 2020

23 j'aime

2

John Wick - Parabellum
Alienure
7

Excellent No Brain

Quand tu vas voir John Wick 3, généralement, c'est que tu as déjà vu les 2 premiers opus et tu sais à quoi t'attendre! (Puis si tu ne l'as pas vu, tu en as au moins entendu parler, à moins de vivre...

le 11 sept. 2019

20 j'aime

3