Temps
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Film de Nicolas Perreau (2023)

Comme on a pu se le dire sur twitter, je vais essayer de pas être influencé dans ma manière d'écrire, je risque donc d'être assez "violent", ce n'est évidemment pas à prendre personnellement, juste le reflet de mon avis (puis je ferai moins le malin dans quelques mois, quand se sera mon tour). Je tenter de parcourir le film de manière relativement exhaustive et pointer précisément ce qui me dérange, si j'y arrive pas merci de me le faire remarquer.

Enfin, ne sachant pas à point le film a été pensé pour parler à un public, je vais partir de mon expérience et de ce que je déduis seul, je vais donc prêter des intentions au film dans sa manière de transmettre. C'est dans ce cas, un biais énorme vu que les film est censé servir de catharsis. Si il a réussi, c'est déjà l'essentiel

Le premier problème survient d'entrée de jeu : la symbolique de la montre. c'est évidemment incontournable quand on parle du temps mais je trouve ronflant, c'est tellement éculé que pour que ça ai un effet, il faut plus que ça (j'attends notamment unrueh là dessus). Ici c'est très classique, peut-être que chacun peut y mettre ce qu'il veut mais moi non. Je rejoins Proust dans "contre l'obscurité" et Hegel sur le symbolisme : c'est la forme la plus pauvre de l'art car le lien entre l'idée et son incarnation n'est qu'extérieur, pas intrinsèque. Pour m'interroger sur ma façon de voir le temps il faut une situation concrète qui semble réelle à laquelle je pourrai me comparer. Là tout est flou, enfoui. C'est un reproche global à pas mal de moment dans le film en fait.

En le voyant la première fois c'était grave, je me suis dis que c'était juste un peu bateau, d'autant que j'aime bien la suite avec la lune filmée en tremblant. En soit c'est un peu la même chose qu'avant, un plan très abstrait où chacun met ce qu'il veut, mais là on m'impose le rapport au temps, je peux juste regarder la Lune et la trouver jolie, je peux plus me laisser porter par la musique (surtout que le plan dure longtemps, j'aime bien). Et puis vu que c'est zoomé , ya un effet de "projecteur" sur la Lune, on voir les nuages en relief et ya la petite lumière rouge qui apparait, ça fait un peu "amateur" mais au sens mélioratif, moi je pense à moi qui fixait la Lune en était un peu triste petit. Et puis en fait c'était le soleil, ça m'a surprit, avec les cables je me suis imaginé en ville, et en fait c'était la campagne, j'ai bien aimé cette double surprise paske au lieu de me projeter dans la scène, j'ai plus vécu l'instant. Bref c'est mon moment préféré du film.

SI ça avait commencé direct comme ça, avec TEMPS qui apparait après, ça aurait été plus immersif je pense.

(je passe les autres plans avec la même musique), ya celui où on voit un genre de tunnel avec le tic tac en fond, si le but était de montrer le poids que le bruit peut avoir, c'est trop court. ça remet encore l'image de la montre au centre, j'ai déjà l'impression de l'avoir trop vu cette montre.

Là on arrive dans ce qui est pour le pire moment. Le premier plan du mec qui dort, je ne sais pas comment l'expliquer, ça m'est venu tout de suite instinctivement : c'est amateur, au sens péjoratif cette fois. Pas que j'aime les plans tout soignés ou quoi (plutôt au contraire même) mais je vois que je regarde un film, que c'est faux. Je ne l'avais jamais senti aussi fort que maintenant. (En revoyant des bouts du film pour la critique, j'ai beaucoup moins cette impression.) Et le sursaut du type c'est pareil, ça sonne faux. Ok très bien il est angoissé par le temps mais en fait je sais car je vois que c'est ce que le film veut me dire (en mettant de la musique dramatique sur fond de montre), mais je le vois pas sur sa tronche, je ne le ressens pas.

La discussion avec son pote c'est pareil. J'imagine que le décor c'est vraiment chez quelqu'un, ya une volonté de se mettre dans un contexte réel, dans les dialogues aussi mais vraiment non. En principe je m'en fous de la technique mais la lumière et le cadrage, tout fait amateur.

(Ce qui est terrible c'est qu'en soit c'est juste que ça colle à mon imaginaire de ce que ça fait d'être amateur). C'est pas que intrinsèquement ça devient nul car c'est amateur, c'est que je ne sens pas le vrai.

J'ai vraiment rigolé devant cette scène car c'était lunaire, surtout le mec de gauche, ya pas une de ses phrases qui me parait crédible. Dire "ça fait longtemps qu'il se passe ça " fin je sais pas personne parle comme ça, c'est trop joué, ses mains écartées comme ça, personne fait ça non plus (à la limite ça c'est ptet du malaise de savoir que son pote est mal et qu'il sait pas quoi faire). Je pense pas avoir une vision étriquée du cinéma, je vais passer 1000 ans à donner des exemples pour le prouver mais je veux faire comprendre que je pense que c'est vraiment mauvais. Le mec est surement pas acteur, mais ça change rien que le résultat est quasiment pathétique, cette scène m'a vraiment sorti du film. Alors que justement c'est là qu'on avait une situation précise. Heureusement que le film ne s'est pas orienté vers ça sur la longueur car ça aurait clairement ignoble. ça essaie de montrer les problèmes liés au temps de façon concrète mais ça échoue. Bref j'ai pas non plus envie de m'acharner sur cette scène (bien qu'il y aurait des choses à dire sur ce qu'elle ne fait pas), je note au moins l'intention, avec plus de maitrise, dans des futurs films, ça serait surement mieux (mais les vraiment les phrases "le temps nous prends tout, il nous donne tout, il nous délivre de tout, le temps est immuable" aussi y faut stopper.

Ensuite le moment où le mec regarde les images. En principe c'est une idée que j'aime bien, juste voir des gens, des images quelconques sur des photos sans explication de ce qu'elles foutent là ou de pourquoi le type les regarde. La musique en plus à ce moment est vraiment chouette, elle porte bien, elle fait un peu ancienne et répétitive. Dommage de montrer la tête du mec plusieurs fois plutôt que nous laisser dans le flux d'images. Après je sais pas vraiment pourquoi mais les images qu'on voit ne m'ont rien évoqué, j'ai pas sentis la "mémoire du temps" (genre les photos de boulangerie ?).

Et en fait à partir de là j'ai bien sentis que j'étais pas entré dans le délire donc les longs plans de ville ou de nature où y se passe rien ça me fait clairement chier. Même la musique que j'aime toujours bien, je la sens vraiment comme un artifice, j'apprécie un peu la scène pour la musique mais c'est décorrélé de l'image. Je vais pas détailler tout le film, quasiment tout le reste peut être associé à ce que j'ai dis précédemment.


Ce qui en ressort c'est que ça a été véritablement long et ennuyant de voir ce film, j'ai sérieusement pensé à arrêter le visionnage (chose que je n'ai fais que deux fois, par fatigue), n'ai je pas mieux à faire de mon temps ? (j'étais en rattrapage de 2023 aussi, ça joue). Je n'ai déjà presque plus de souvenir de ce que j'ai vu alors que j'ai plutôt bonne mémoire je crois. D'autant que le finir de m'a rien apporté, toute la fin avec la personne à tête d'horloge je trouve ça particulièrement "edgy", un peu simpliste. Par rapport au lieu qu'on voit, j'imagine que se sont des lieux connus, mais pour le spectateur se sont vraiment des lieux aléatoires, peut-être certains s'y reconnaissent mais pas moi donc j'ai l'impression d'un sens caché que je ne peux pas voir (c'est en ce sens que ça se voit que le film a été une catharsis). Je n'aime pas ce sentiments


Je note quand même 3 choses pour finir :

- le moment où la fille chante jsplus quand est chouette, je crois que ça parle de violons qui dorment ou quelque chose comme ça, j'aime bien l'air

- Le passage des entretiens m'a surpris, retrouver du réel m'a agréablement étonné, là on voit que les gens parlent vraiment donc c'est beaucoup plus agréable et interressant que la scène miteuse du début. Après j'ai pas forcément trouvé ce qu'ils disant novateurs ou particulièrement remarquables, ils disent des banalités en gros, des choses auxquelles j'ai déjà pensé donc ça a finit aussi par m'ennuyer. A le limite quand un mec évoquait que son rapport au temps était lié à la douleur, ce ptit moment était pas mal.

- De manière plus générale, je trouve "audacieuse" la forme du film et son montage : l'idée de mêler des entretiens de vrais gens (au milieu des autres séquences), des séquences classiques de dialogues, d'autres sans, un moment de musique chanté, des images d'archives. Au moment de finir le film c'est assez déroutant. D'un côté c'est assez stylé d'avoir tout ça, de pas s'être borné à une seule vision du sujet, de l'autre ça met en exergue les défauts vu que pour moi, aucun de ces aspect n'est vraiment réussi.


Bref après tout ça je conclus en disant que je n'ai pas sentis qu'on me partageait une expérience, on ne m'a pas invité à voir le temps, que se soit celui de quelqu'un ou le temps en général. Par rapport à Unrueh qui le présentait de façon concrète, dans la vie des gens. Ce qui est étonnant c'est que quand j'imagine faire un film, bah ça ressemble quand même pas mal à celui là...

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le 5 janv. 2024

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