TAXI passe la troisième et rétrograde à un rythme de croisière pour finir quasiment à l'arrêt.
TAXI 3, c'est l'histoire d'un film qui commence très bien et s'essouffle dès la fin de son générique de début de film. C'est même le scénario catastrophe d'un court-métrage d'excellence rallongé pour les besoins du métrage en un long, ennuyeux et insipide film d'une heure presque et demi.
Tout tient sur les épaules de l'impensable caméo de début de film: Sylvester Stallone en espion aguerri perdu dans un Marseille inhospitalier et sauvé in extremis par Daniel, Taximan, le héros de la saga. Passé cet excellent passage, une tentative en demi-teinte de parodie de générique bondien puis, plus rien. Ah, si ... un carambolage s'achevant dans une piscine. Signe qu'hors la parodie d'espionnage d'ouverture, le film ne savait quoi proposer ...
Ce qui est dommage, car, mieux employées, les ressources de ce volet eussent été prometteuses !
TAXI 3, c'est un bal des rendez-vous manqués !
Quand on a à disposition un acteur de la trempe - ou tout du moins, de la notoriété - d'un Stallone, on ne le cantonne pas aux seconds rôles où aux abonnés figurants ! L'interprète de Rocky Balboa aurait pu donner un antagoniste de choix dans une intrigue tout autre !
Et tant qu'à désigner les antagonistes, rappelons que les Bis repetita ne placent pas toujours ! Quelle idée saugrenue, quand on a eu l'excellente idée de créer un gang de braqueurs déguisés en Père Noël, d'en faire des métis suisso-chinois ? Est-ce d'ailleurs ce mélange mi-suisse mi- autre nationalité qui explique l'allusion à 007, l'espion suisso-écossais ? On aurait attendu et préféré de beaucoup un gang de Suisses, d'Islandais ou même d'Inuits en lieu et place de cette forfanterie brouillonne !
TAXI 3 a un défaut chronique: aussitôt apparue ou peu après son apparition, toute bonne trouvaille se trouve désamorcée par une gaffe ! Ce TAXI se démarque des autres par son contexte hivernel de Noël et se déroule en partie dans un contexte neutre en termes de saison affichée. Le générique propose un détournement visuellement réussi du Gunbarrel et des génériques de la saga James Bond d'EON mais le fait sur fond de rap - décalage plus agaçant que réellement comique - pour faire lien avec son pré-générique électron libre avec le reste du récit.
Reste le beau choix du thème de la paternité, amené de façon anarchique en termes de continuité avec les précédents opus, admirablement traité quoique peu approfondi, parenthèse de l'action du film qui le fait lorgner sur les plates-bandes de ces téléfilms dans lesquels il n'est plus rare de voir exceller Frédéric Diefenthal.
L'on retiendra surtout le pré-générique, une belle surprise et l'on se sentira trahi par la suite poussive du film à l'humour banal, pourtant porté par un Montoute et un Farcy envieux de sauver les meubles et qui méritent d'être pour cela salués.
Et, donc, comme dit plus haut, une scène de carambolage finissant dans une piscine.