On avait laissé Liam Neeson à la fin de Taken 2 sur une jetée de Los Angeles sirotant un milk-shake avec son ex-femme et sa fille tout juste sauvée des mains d’un psychopathe tchétchène, avide de vengeance, depuis que Bryan Mills avait tué ses frères et amis en saccageant la population d’un arrondissement entier de Paris. La menace éliminée, la paix retrouvée. Tout laissait à croire que Bryan Mills redeviendrait ce père de famille aux talents très particulier tel que présenté au début du premier volet. Pourtant, c’était sans compter l’assassinat converti en crime passionnel de son ex-femme, Lenore, (Famke Janssen) auquel toutes les preuves le relient, le plaçant dans la situation inconfortable de la proie. Un statut qu’il endosse à corps perdu, dans ce remake à peine voilé du Fugitif (ndlr : film d’Andrew Davis avec Harrison Ford et Tommy Lee Jones) qui bien évidemment n’atteint pas l’aura, ni même l’ambition de ce thriller haletant ayant valu à Lee Jones un Oscar, au vu de son potentiel purement mercantile, durement oubliable tant la fin du deuxième film ne laissait que peu de place à un troisième volet, à moins là encore d’accumuler les incohérences et fautes de goûts manifestes qu’avait déjà endossé ce même Taken 2.

[...]

Car, en privilégiant le trauma familial, vécu par le protagoniste, à savoir une fille qui s’éloigne et qui s’affirme, ainsi qu’une ex-femme de plus en plus proche de ce dernier, Luc Besson et Robert Mark Kamen, les scénaristes, parviennent sans la moindre scène d’action à guimauviser le personnage et à rendre ses atermoiements tellement humains qu’ils en décrédibilisent le personnage, tant ce dernier ne saurait, au vu des mêmes compétences qui l’ont poussé à mettre la pagaille autant à Paris qu’Istanbul, ne demeurer qu’un simple père de famille, capable pour les 30 ans de sa fille d’offrir un Panda géant et une bouteille de champagne.

Un ton humain, qui couplé au talent du réalisateur finit de saborder le navire. Car depuis que Pierre Morel, réalisateur du premier volet, a quitté la franchise, et ce pour un résultat plus ou moins engageant, Olivier Megaton, yes-man attitré d’Europacorp, s’est retrouvé chargé de réaliser sa suite et ce volet donc. Un devoir que ce tâcheron n’a jamais su mener à bien soit dit en passant, tant les chimères héritées de son passé de réalisateur de clip vidéo ne se sont évaporées, alors que l’homme entrait dans le cercle fermé des réalisateurs frenchie à Hollywood.

Un sens du montage épileptique et illisible, une cohérence du propos volant en éclat au fur et à mesure du développement du récit, des acteurs en roue libre, autant dans l’écriture de leurs rôles que dans le scénario les faisant affronter une myriade de clichés, et un scénario se voulant abscons et noir, mais dont la pauvreté rattrape bien vite l’ambition ; autant d’éléments que TAK3N recense en son sein, transformant cette suite purement mercantile en un divertissement bas du front, sans aucune âme, mais dont le seul fait d’arme aura été de faire rire son audience, tant le déchaînement continu de fautes de goûts, allant d’un bad guy russe, aux talents d’un inspecteur capable de résoudre son enquête avec des donuts comme pièce de preuve, suscite autant le rire que l’horreur de voir de telles productions française qui plus est, sortir sur les écrans.

Par Antoine - Note Finale : 0/10
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le 1 févr. 2015

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