Quel drôle de machin ce truc! Je ne sais trop à quoi j'ai assisté là. Je ne connais pas ce Michel Gérard. Bizarrement malgré les nombreux nanars et navets que j'ai vus dans ma vie, j'ai échappé à ceux de Michel Gérard.


Alors que dire? D'abord, compte tenu du titre et de l'affiche, je m'attendais à pire, à quelque chose d'encore plus homophobe. En fait, le couple Luchini/Maccione parait à peu près réaliste. Certes, le film n'échappe pas à de nombreux clichés homophobes. Il faut absolument que Maccione se travelote un petit peu alors que l'histoire aurait largement pu s'en passer. Etonnamment, les états d'âme et les accès de jalousie de Maccione devant son amant qui lui échappe peu à peu m'ont convaincu. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, Aldo Maccione joue son personnage avec une certaine assurance, surtout une grande conviction qui ne ridiculise pas le personnage. Il s'en dégage par moments une vraie émotion. Le personnage est touchant. De l'autre côté, celui de Fabrice Luchini, se découvrant une hétérosexualité sur le tard parait un peu plus déconnecté. On voit pas vraiment comment c'est possible. On note que la possessivité de Maccione est le seul argument exploité à l'excès. Disons que ça a été écrit par un hétéro qui n'a pas voulu chercher des explications trop compliquées. L'autre personnage qui m'a plu, c'est celui de Nicole Calfan. Elle joue très bien, rafraichissante, énergique, mais peut-être un peu aussi déconnectée par rapport à sa relation avec Luchini?


Tout autour de cette intrigue à trois gravitent des personnages et des histoires très secondaires qui ont plutôt l'air là pour remplir le vide : je pense aux personnages de Popeck, de Marthe Villalonga ou Catherine Lachens. C'est sans doute là qu'on voit les limites du film dans l'écriture. Très moyen. Parfois quelques gags trop appuyés ou tout simplement pas drôles viennent là comme des cheveux sur la soupe. On ne sait pas vraiment ce que Michel Gérard a voulu ou tenté de faire et ça plombe beaucoup du film, qui n'est pas déjà à la base d'une consistance remarquable. Néanmoins, j'insiste dessus parce que c'est très étonnant, le film n'est pas à proprement parler un navet, encore moins un nanar. Il y aura peu d'accroche pour se marrer ou se moquer, c'est juste un film moyen, bof bof.

Alligator
4
Écrit par

Créée

le 12 nov. 2023

Critique lue 258 fois

Alligator

Écrit par

Critique lue 258 fois

D'autres avis sur T'es folle ou quoi ?

T'es folle ou quoi ?
Alligator
4

Critique de T'es folle ou quoi ? par Alligator

Quel drôle de machin ce truc! Je ne sais trop à quoi j'ai assisté là. Je ne connais pas ce Michel Gérard. Bizarrement malgré les nombreux nanars et navets que j'ai vus dans ma vie, j'ai échappé à...

le 12 nov. 2023

Du même critique

The Handmaid's Tale : La Servante écarlate
Alligator
5

Critique de The Handmaid's Tale : La Servante écarlate par Alligator

Très excité par le sujet et intrigué par le succès aux Emmy Awards, j’avais hâte de découvrir cette série. Malheureusement, je suis très déçu par la mise en scène et par la scénarisation. Assez...

le 22 nov. 2017

54 j'aime

16

Holy Motors
Alligator
3

Critique de Holy Motors par Alligator

août 2012: "Holly motors fuck!", ai-je envie de dire en sortant de la salle. Curieux : quand j'en suis sorti j'ai trouvé la rue dans la pénombre, sans un seul lampadaire réconfortant, un peu comme...

le 20 avr. 2013

53 j'aime

16

Sharp Objects
Alligator
9

Critique de Sharp Objects par Alligator

En règle générale, les œuvres se nourrissant ou bâtissant toute leur démonstration sur le pathos, l’enlisement, la plainte gémissante des protagonistes me les brisent menues. Il faut un sacré talent...

le 4 sept. 2018

50 j'aime