Franchement, non.


On prend le premier qui était une critique acerbe et véner' de la société qui se terminait en un doigt d'honneur magistrale par un retour au conformisme à l'aide d'argent volé (ce qui en soit est une métaphore tellement agressive et bien vue qu'elle fait de cette fin la fin parfaite pour ce film en résumant son message en un symbole et en lâchant un gros "nique la société" avec toute la colère nécessaire) pour en faire une gentille critique pépère pour mec en jean slim d'instagram, en enlevant toute la dimension acide, outrageuse et subversive du premier, et en enlevant le message au passage.


C'est un naufrage, une oeuvre philosophique sur la société avec des selfies et des références à Twitter, comme si on avait pris le premier film et qu'on l'avait fait remixer par une équipe de com' composée de jeunes trentenaires actifs qui voient la vie à travers leurs smartphones et qui sont d'ailleurs aussi surement les même mecs qui pensent que l'humour des pubs de céréales donnent aux gens normaux autre chose que des envies de meurtres, et c'est vraiment une saloperie de faire ça sur la suite d'un film qui venait exploser tout ça. La scène du "Choose life" dans le restaurant illustre le film.
Cette scène, c'est le film.
On reprend la scène mythique d'ouverture du premier, la scène emblématique de la critique sociétale au cinéma et on te parle de revenge porn, de slut shaming et de complotisme sur le 11 Septembre tout en oubliant pas de lâcher un petit message sur le féminisme digne d'une meuf de Twitter à cheveux bleus... On est où là ?
C'est ça la critique cinglante d'une société hypocrite version 2017 ?
Ça te révèle tout ce que t'as besoin de savoir sur le film. On est dans la parodie involontaire.
Les deux films n'ont rien à voir, autant au niveau du message que de l'écriture ou du visuel.


Le visuel d'ailleurs.
On est à mi-chemin entre une réalisation somptueuse qui verse dans le psychédélique sobre et la série de flic basique de la BBC, le pire comme le meilleur.
On sent que le mec a kiffé un spectacle son et lumière dernièrement, et il manque les délires (visuellement et littéralement) du premier : les toilettes, la chambre, etc...


C'est la suite d'un des films les plus contestataires de ces dernières années.
Seulement voila, ça ressemble à n'importe quel film français chiant sur "la vie" avec des quarantenaires perdu, mais avec de belles lumières et un projet de construction de bar à putes, et il reste fatalement la même envie, comme devant tout film de ce type, de crier qu'on s'en bat les couilles.

EnVraiÇaDépend
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le 21 févr. 2018

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