Beautiful Losers

Rent Boy, Sick Boy, Spud et l'as du schlass Begbie sont de retour. On est d'ailleurs bien contents de les retrouver, malgré les années qui se font sentir sur leurs gueules, Simon perd ses tiff, Murphy transpire le brown sugar alors que Franco perd ses dents. Les pieds nickelés écossais ont perdu de leur superbe, mais sont toujours au taquet pour courir les pieds dans la merde, vent du cul la plaine à la recherche de plans foireux.

Librement adapté de l'hilarant pavetard Porno, écrit comme un cochon par Irvine Welsh (Mickey Forrester, pour ceux qui ne l'avaient pas reconnus), T2 ;qui n'a de commun avec son homonyme que le voyage dans le temps; s'avère aussi décevant que jouissif. Oubliez un peu les splendides délires bien dérangeant liés aux années héroïne de nos "héros" dans le Edinburg décrépi du début des années 90, pour laisser place à une vieille cité en plein renouveau dans laquelle nos quatre tocards font office de statues du temps passé.

Parce que T2 surfe sur cette vague nostalgique, ce besoin que l'on a à se rattacher aux figures des affreuses nineties, aux repères d'une vie qui paraissait plus simple et plus clémente, ou seulement plus insouciante. Lieux commun et plans identiques, l'intrigue pas bien brillante nous offre néanmoins le retour d'une bromance à trois bien plus touchante qu'en 1996.

Malheureusement, Danny Boyle peine à trouver ses marques, multipliant citations réussies juxtaposés à des effets de style foireux; optant pour une photographie colorée plus proche d'un filtre instagram que du délirium crasseux du premier; selectionnant une playlist rapiécée de la B.O. Culte de l'original; il finit par livrer un produit hybride dans le mauvais sens du terme comme si Apple sortait un walkman à K7 à l'allure d'iphone dont le seul intérêt serait le retour exclusif d'artiste nous offrant le meilleur d'eux mêmes.