Hormis le rythme de l'histoire au hachoir, un scénario typique de complots des clans surement un peu superfétatoire, quelques longueurs soporifiques et pas mal de combats de nuit un brin trop obscurs, ce gros succès est une pure merveille de Wu Xia fantastique New School et a su se forger une réputation d'adaptation réussie de la fantaisie des romans de sabre, avec des moyens techniques suffisants pour faire vivre ce surréalisme jusque là si difficile à mettre en scène, tout en misant sur une ambiance plus ambigüe que le premier volet avec des personnages non dénués de profondeur.

Adapté d'un roman 70's de Jing Yong de plus de 2500 pages, l'histoire souvent taxée d'incompréhensible est finalement loin d'être inextricable une fois que l'on a compris qui est qui.
"Swordsman 2" fait suite au premier du nom avec la même frénésie du début à la fin, mais en mieux, avec des combats titanesques, un casting de rêve et un duel final que l'on espérait même pas. En effet, le film semble se terminer sans que le duel tant attendu entre Brigitte Lin, divine et le mot est faible, et Yen Shi Kwan le méchant ultime (j'adore ce mec) n'ait eu lieu, le générique de fin fait mine d'approcher et puis ça repart, comme si ching Siu Tung voulait nous dire : "vous ne pensiez pas que j'allais terminer sans le combat que tout le monde attend !".

Inutile d'avoir vu le premier volet, comme souvent à Hong Kong, cette suite se tient seule.
J'étais déjà fou de Brigitte Lin avant mais la voir dans la peau d'Asia l'Invincible, dictateur androgyne que l'on retrouvera plus ou moins dans l'animé Ninja scroll, avec la même froideur, doublé du charme de l'actrice, c'est royal. Son personnage d'Asia est une figure traditionnelle complexe, dictateur assoiffé de pouvoir s'étant émasculé pour en gagner plus encore, en proie à quelques interrogations intéressantes quant à sa nouvelle sexualité et son désir trouble vis à vis du héros, elle tient superbement le haut du pavé de la galerie de personnages. Ajoutez le héros donc, un Jet Li prude et enthousiaste dans un vrai bon rôle de Drunken master, Rosamund Kwan radieuse comme toujours et le colossal Yen Shi Kwan proche de son rôle d'empereur dans Iron Monkey : royal, je vous dis.

1h50 de bonheur, de chorés frappées à coups de bobines de fil à coudre, de soulèvement de terrains, d'absorption d'énergie par les paumes, de sectionage X-Or, etc, une ambiance fantastique et un montage frénétique de Ching Siu Tung le spécialiste en la matière, avec une galerie de personnages cultes toujours vive dans mon souvenir.
drélium
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le 8 mars 2012

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drélium

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