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le 3 août 2012
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Revisionnage - mon opinion est restée intacte.
Avec Suspiria, Dario Argento entame une nouvelle trilogie dont les fondements reposent sur les figures imaginées par le poète britannique du XIXe siècle, Thomas de Quincey : la Mère des Soupirs, la Mère des Ténèbres et la Mère des Larmes. Dans son ouvrage Suspiria De Profundis, De Quincey détaille de manière précise les traits distinctifs de ces trois sœurs, connues sous le nom de Tristesses, qu'il a élaborées à partir de ses expériences mystiques. Il expose que la Mère des Soupirs (Mater Suspiriorum) occupe la deuxième position au sein de cette trinité funeste. Attirant de manière irrésistible les marginaux de la société (nonnes apostasiées, femmes de mœurs légères, enfants illégitimes, vagabonds...), elle demeure la plus insaisissable des trois : toutes seraient des entités assez semblables aux trois Parques ou aux trois Grâces de la mythologie gréco-romaine. La trilogie puise également son inspiration dans des domaines tels que l'alchimie, la sorcellerie, la prophétie, les sociétés secrètes, et même dans les récits transmis par la grand-mère de Daria Nicolodi, qui était alors l'épouse de Dario Argento. Sa femme semble avoir dirigé l'intérêt de son mari vers les domaines ésotériques.
Profondément influencé par le cinéaste Mario Bava, il se plonge dans l'étude de la sorcellerie et de l'ésotérisme. Il consacre plusieurs mois à explorer la Forêt-Noire ainsi que de nombreux villages en Suisse, dans le sud de l'Allemagne et en Europe centrale, réputés comme d'anciens centres importants de sorcellerie de l'Europe médiévale.
Du point de vue visuel, la direction artistique du film est tout simplement époustouflante. La palette de couleurs vives et saturées crée une esthétique visuelle unique, renforçant l'aspect onirique et surnaturel de l'intrigue. Chaque cadre semble être minutieusement conçu pour susciter l'angoisse et l'émerveillement, contribuant ainsi à l'expérience immersive du spectateur.
C'est aussi la bande-son du film qui a beaucoup joué sur l'empreinte laissée au spectateur. Les compositions, oscillant entre moments de tension extrême et séquences envoûtantes, font de la bande sonore de Suspiria une œuvre d'art à part entière. Evoquant la période médiévale de la chasse aux sorcières à l'aide d'un bouzouki grec (ramené par Argento lors d'un voyage), exhibant à la fois une diversité authentique dans les styles musicaux utilisés et une densité judicieusement équilibrée entre des moments intenses. La musique évoque le suspense et insinue une atmosphère effrayante, établissant de manière indubitable son adaptation à l'accompagnement d'images terrifiantes.
En somme, Suspiria se hisse au rang de classique du cinéma d'horreur en raison de son courage artistique, de son originalité visuelle et de son pouvoir évocateur. Le film demeure une expérience cinématographique inoubliable et un témoignage du génie créatif de Dario Argento.
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Créée
le 3 janv. 2024
Critique lue 11 fois
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