Qu’est-ce qui peut pousser un homme à abandonner ses proches en plein drame familial ? Comment expliquer cette sensation de vide abyssal qui émane de lui ?
Tout l’intérêt de Sundown consiste justement à nous raconter qui est cette famille, visiblement très aisée, en vacances à Acapulco, quelle est son histoire et surtout, ce qui peut bien se passer dans la tête de cet homme. Jouant sur les faux semblants, le film ne dévoile ces éléments qu’au compte-goutte, laissant le spectateur dans une nuée d’interrogations. Passant de son hôtel luxueux à une petite pension au cœur de la ville et de ses risques, Neil semble toujours aussi vide, plus rien ne pouvant l’atteindre. Même la violence quotidienne de ce pays, dont témoigne ici le réalisateur Michel Franco, lui aussi mexicain. La vie, la mort, dépassent alors les notions de richesse et de pauvreté. Neil cherche-t-il des réponses ou bien hante-t-il sa propre vie ?
L’explication apportée peut paraître un peu « décevante », mais aucune n’aurait réellement été acceptable. Dans le sens où rien ne devrait pouvoir justifier une telle errance, voire un tel égoïsme vis-à-vis de ses proches. Tim Roth et Charlotte Gainsbourg nous livrent une interprétation très convaincante de cette tragédie sur laquelle le soleil, présent dans de nombreux plans écrasants, finira inévitablement par se coucher.