Une équipe de badguys qui team-up pour combattre des badguys encore plus badguys : ou quand DC Comics essaye de se faire son propre Guardians of the Galaxy. Qu'est ce que donne cette réunion ? Réu' réussie ou réu' suicide ?
On avait déjà parlé de DC Comics à l'occasion de la sortie de Batman v Superman, et on avait déjà bien vu que le studio était aux abois et tentait par tous les moyens de rattraper le retard considérable qui s'est creusé entre DC et l'univers étendu de Marvel qui vogue de succès en succès. Et ce, quitte à prendre de très mauvaises décisions. (lire la critique "Assez DC !" sur BvS) Une fois n'est pas coutume, on suit donc cette tendance avec un film qui veut en faire trop, faire vite et faire mal, comme son aîné, la photographie de Znyder et la coolitude de Batman en moins, les couleurs flashy en plus...
Et quand on veut gagner des millions, mais qu'on ne connait pas la réponse, qu'est ce qu'on fait ?
C'est en tous cas avec une nouvelle version de l'ennemi juré de Batman campé par Jared Leto que le studio à tout misé pour le marketing autour du film. Teasé à fond pendant la Comic Con, ultra présent dans les bandes annonces comme sur l'affiche du film, on nous a promis le fameux Joker movie que tous les fans attendaient, digne successeur de la prestation légendaire du regretté Heath Ledger dans The Dark Knight. Et en effet, cette nouvelle version du clown envoie du pâté. Fou a lier, excentrique, malade mental, tous les codes du personnages sont respectés à merveille (mis à part un côté bling-bling étonnant), et ses apparitions seront responsables des meilleures scènes du film comme les heists déguisés en panda ou en batman (celui du dessin animé), la scène dans l'appart allongé sur la moquette ou encore la scène dans la cuve de jizz avec Harley Quinn.
_ Ha cool ! Ca à l'air trop b... Wait a minute... Comment ça "ses apparitions" ?
_ Ha oui je vous ai pas dit ! Le joker a 10 minutes de screen-time à tout péter pendant le film. Bisous !
Mais qu'est-ce que la Task Force X, aussi appelée Suicide Squad ? (le nom du film pour les plus vifs)
Il s'agit d'un programme gouvernemental secret monté par Amanda Waller (Nick Fury en femme) qui vise à réunir tous les méchants arrêtés par Batman ou The Flash pour pouvoir se battre au cas ou un mec comme superman (mais méchant) débarquait. C'est d'ailleurs comme ça que la meuf présente le topo à l'état major des armées au pentagone, texto ! Bon évidemment c'est une idée à la con, mais grâce à la démo de la Witch (un démon captif et sous l'emprise de Waller) qui va voler un classeur secret aux iraniens en se téléportant, tout le monde est convaincu et le projet est accepté.
Allez on fait l'appel. Avec des flashbacks, des présentations de personnages à la Borderlands (pour faire genre) et de la musique rock. Ok. Donc on a :
- Harley Quinn, seule pépite de fraîcheur du film, campée par la jolie Margot Robbie qui nous avait rendus fous dans Le Loup de Wall Street, et qui joue la folle rigolotte.
- Deadshot, joué par Will Smith, spécialiste des armes à feu, et capital sympathie du film en jouant presque son propre rôle.
Et... une palanquée de sidekicks sans aucun intérêt. En vrac on a : Flag, le chef d'équipe militaire qui ressemble vaguement à Hugh Jackman et qui tient la squad en place grâce à son appli explosive, un voleur de diamants avec ses boomerangs drones et sa licorne en peluche, un mec avec des grappins moisis, un pokémon feu avec un skin de chicano, un gros lézard et une jap qui parle à son katana.
Je vous rappelle juste que les mecs sont censés se battre potentiellement contre un mec qui aurait les pouvoirs de Superman... Bon chance.
Ha oui il y'a l'enchanteresse (The Witch) aussi, qui possède à temps partiel June Moon, l'amoureuse du militaire. Normalement elle fait partie de l'équipe, c'est d'ailleurs la seule avec des pouvoirs OverPowered (plz nerf). Mais elle obéit sous la contrainte de Waller qui détient son cœur vaudou dans une mallette. Malgré tout,
elle décide de s'échapper pile au moment ou la suicide squad est assemblée. Pratique ! Elle vole une statuette pas du tout protégée, pète la statuette pour libérer son frère, un autre démon OP qui pète tout dans la ville et qui libère sa sœur de l'emprise du cœur vaudou. Chose qu'elle aurait pu faire depuis carrément plus longtemps mais bon admettons. Du coup elle change de fringues et se met à danser la tektonik pour construire une grosse arme électrique ultra puissante et transforme les gens en soldats zombies avec des têtes de Ferrero Rocher.
LA DROGUE. Bon... Ben envoyez la Suicide Squad ! Deal.
"TOUJOURS ! Même si c'est complètement con, les gens veulent voir l'hélico faire boum badaboum crash paf !" Bon donc on est là devant un cas classique de scénariste qui se fout clairement de notre gueule et qui pense qu'on va pas s'en rendre compte. On a 3 hélicos qui se crashent dans le film, genre à la suite. A chaque fois de manière très commode pour combler l'inconsistance du sénar.
Le premier c'est lors de l'arrivée des héros dans la zone évacué. Leur hélico se crashe à cause de tirs sortis de nulle part, fait un nombre de tonneaux invraisemblable et oblige les héros (même pas mal) à continuer à pied. Ils se battent contre les zombies Pokémon Racaillou et arrivent à la zone désignée par la mission, qui n'est pas du tout le dancefloor de l'enchanteresse mais le QG secret de Waller qui n'a pas été capable de se casser pendant l'évacuation de la ville. En fait, la Suicide Squad c'est un peu le Uber de la meuf quoi, et la squad a intérêt à se tenir à carreaux car Waller a son appli Uber sur son iPhone qui peut faire détonner une puce explosive dans le cou de chacun, un peu comme quand on note les chauffeurs #uberisation LE TURFU ! Autant dire que Deadshot aurait pu tirer dans son iPhone 20 fois et être libre mais non. Bref ! Donc toute la troupe va sur le toit pour évacuer en hélico. On ne sait comment, c'est en fait le Joker qui a hélico-jacké les pilotes (ils n'ont rien su faire) et qui vient sauver Harley. L'hélico se fait descendre par l'armée un bon kilomètre plus loin et se crashe, mais Harley se réceptionne en faisant une roulade. Bon.
Donc un autre hélico vient, embarque uniquement Waller, repart en faisant un gros show-off en rase mottes avec ses flares alors que y'a pas de missile dans le secteur, et finit dégommé par Monster T. Waller est alors capturée par les zombies.
COME ON !!
Ha mais oui tiens, c'est vrai que pendant ce temps là y'a les grands méchants qui assemblent une super arme à 2 pâtés de maison !
C'était quoi le plan initial de Waller après avoir pris son Uber pour régler ça ? On sait pas trop, mais du coup la squad qui a retrouvé Harley posey en bas de la tour décide d'aller prendre un verre dans un bar (WTF?) et après quelques discussions de comptoir (au sens propre) d'une platitude abyssale ils se motivent pour aller péter laggle des méchants. Ok...
Le combat final est ultra pourri. Je vous le dis. C'est naze.
La méga arme s'allume, détruit tout en prenant soin d'attendre que chaque lieu à détruire passe bien en live dans la situation room du Pentagone grâce aux webcams qui filment de manière casual les satellites, les porte-avions ou les bases secrètes de l'armée.
Mise en scène nanardesque digne d'un téléfilm sur NRJ12 en deuxième partie de soirée.
Pendant ce temps, un peu de baston etc, mais ce qu'il faut surtout retenir dans Suicide Squad, c'est que le seul vrai suicide qu'il y'a c'est le Navy Seal inconnu qui ne fait pas partie de la Suicide Squad et qui active la bombe dans les égouts. CHO !
Un bon plan de merde sérieux (rapport aux égouts)... D'autant que c'était franchement inutile, il auraient pu rapporter la bombe et la lancer ou un truc comme ça. Un peu comme le lancer de bombe au ralenti ultra over the top de la fin. Ou alors je sais pas... Un missile... enfin je sais pas enfin ptete...
Bref tout ce merdier juste pour faire diversion vite fait histoire de faire péter 2 charges explosives, un final presque aussi con que celui de BvS.
Le plus beau : devinez qui se ramène la bouche en cœur
avec son iPhone (qui a encore plein de batterie) ? Waller ! Aux mains de l'enchanteresse depuis une heure, et pourtant encore vivante. Pas une égratignure, par transformée en zombie, Que dalle ! D'ailleurs même Deadshot s'en étonne : mise en abyme du scénariste qui devait être estomaqué par la connerie de son propre travail.
Du coup, tout le monde retourne en zonzon. Narmol.
Roll the credits.
Ben ouais, forcément quand on fait autant de forcing pour rattraper Marvel, on fait de la merde. Et si là on note quand même un effort pour apporter un côté second degré et un peu subversif en tentant de flouter les frontières entre le bien et le mal, on a de l'autre côté un scénario tellement con et premier degré que le mélange donne une soupe dégeu; et ça fait de la peine à voir. Là ou Deadpool de Marvel ou avant les Gardiens de la Galaxie apportaient à chaque fois un vent de fraîcheur en réussissant à assumer ce côté insolent et révolutionnaire, Suicide Squad échoue misérablement dans les dosages et dans sa façon très binaire de développer ses personnages et sa trame. Joker, Deadshot et Harley Quinn deviennent ainsi les clichés d'eux mêmes avec respectivement : le fou, le bon papa à sa fifille et la fille rigolotte qui balance des vannes dès qu'elle peut. La réalisation, fouillie avec ses flashsbacks et flemmarde avec ses combats avec des ralentis réglementaires pour faire badass ne rattrape pas la Dégringolade Catastrophique de DC.
Quand vont il s'arrêter ?! Et ce n'est pas la scène post credit qui va nous rassurer...
Créée
le 3 août 2016
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