Dans la catégorie « Biopic à oscars », je demande Steve Jobs. Sorti cette année, le film est le deuxième à se charger de raconter la vie du chef d’entreprise de la Pomme croqué après le Jobs de 2013. Réalisé par Danny Boyle, notre film souffre malheureusement de ce qui aurait pu faire sa force. Il décide de raconter la vie d’un des entrepreneurs les plus célèbres du dernier siècle à travers trois lancements marketing, en 1984, 1988 et 1998. Alors, soyons d’accord, je mets de côté le casting qui était 5 étoiles : de la tête d’affiche Fassbender jusqu’aux excellents seconds rôles Kate Winslet, Seth Rogen et Jeff Daniels. La photographie plutôt de couleur froide, avec des pellicules différentes selon les époques est également très agréable. Mais derrière la photographie, l’histoire si répétitive et la réalisation ne suivent pas.


L’histoire malheureusement ne va pas loin. Elle nous présente Jobs face à des problèmes mécaniques (incipit du film) et face à des rivaux, lui contre le reste du monde. Ce qui est vraiment pas mal si ce n’avait pas été les mêmes problèmes et affrontements déclinés encore et encore pour les trois années citées plus haut ! Il n’y a jamais de renouvellement thématique si ce n’est la fin qui est d’une platitude frisant le ridicule. Je suis plutôt déçu par le manque de coordination entre l’écriture et la mise en scène. Comme si le duo Sorkin/Boyle n’avait pas fonctionné comme il aurait dû. Je m’attendais à quelque chose de vraiment bousculant mais le film ne décolle jamais, toujours enfermé dans ce qui est convenu. Et ce n’est pas quelques plans « ébullés" qui vont me dire le contraire concernant la réalisation. Dans ce domaine, le travail a été trop bâclé. Malgré ça, il y a des partis pris dans le montage et notamment des transitions très intéressants et curieux. Toutefois, ça va pas plus loin dans les scènes de dialogue (qui correspondent à 85% du film) qui durent des plombes ! La mise en scène est inexistantes, et il n’y a jamais vraiment de pause là où un temps faible aurait été utile. Un enchaînement de champ/contre-champs, de face à face pour nous dire que Jobs est méchant puis gentil en plus de 2 heures : c’est à se pendre. De même, dans une quête d’un certain dynamisme, Boyle a choisi de manière osée de faire un montage alterné de deux dialogues à plusieurs années d’écart, ce qui aurait été intéressant si les propos des protagonistes n’étaient pas trop complexes et pas aussi trainants. Le film arrive toujours à se compliquer et à se languir pour rien. J’en avais un de ces maux de tête…
La musique binaire suscite la curiosité mais justement à cause des scènes encore et encore dialogués n’a pas vraiment réussi à s’immiscer dans un moment opportun !


Présentant un destin exceptionnel, Steve Jobs désirait nous dézinguer l’image de l’inventeur d’Apple. Nous dire qu’après tout c’était un humain comme les autres. Mais le long-métrage, à l’image de la fin, s’est voulu incroyable mais reste beaucoup trop banal et convenu comme j’ai pu le dire. Dommage ça avait l’air vraiment beau. Une belle voiture, sans moteur…

Irénée_B__Markovic
4

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le 9 févr. 2016

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Ikarovic

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