Jacques Tourneur propose avec Stars in My Crown un western totalement atypique puisqu'il s'intéresse essentiellement à la vie quotidienne d'un hameau assez paisible de l'ouest américain. Le récit est raconté à travers un narrateur qui se souvient de son enfance dans cette bourgade, alors qu'il était le fils adoptif du pasteur.


D'un point de vue technique, la réalisation est une nouvelle fois très propre, même si on a déjà connu Tourneur nettement plus inspiré, notamment dans son utilisation du noir et blanc. Ici, c'est une copie sans réelle audace de ce côté mais avec un savoir-faire indéniable. C'est surtout au niveau du rythme que Tourneur tient le coup car forcément, montrer la vie quotidienne d'un petit village n'implique pas forcément gunfights et bagarres dans les saloons.


Le récit est très intéressant car s'il pose un regard d'enfant sur le pasteur, celui-ci n'est pas dénué d'intérêt et montre à la fois le visage bienveillant de l'homme envers sa communauté comme son envie de se faire respecter (son arrivée le premier jour dans le saloon justement).


L'oeuvre est assez intelligente puisqu'elle propose une dualité entre le pasteur apprécié par sa communauté et homme de foi et le jeune médecin, cherchant à se faire respecter, déjà tourné vers une forme de modernité, homme de science qui rentre en confrontation (le mot est fort) avec le représentant de la foi, marquant par là son désaccord et la dualité qui peut exister même si on constatera que chacun peut apporter des réponses.


Stars in My Crown s'inscrit également dans la ségrégation raciale, avec une dénonciation bien évidente du KKK, et l'envie d'un noir de ne pas avoir à vendre sa maison à un businessman qui aimerait récolter le minerai se trouvant sous les planches de bois du vieillard.


Heureusement, que le film est assez intelligent pour tenir sur la durée. Si le casting est correct, il ne marque pas nécessairement les esprits. Ce petit feel good movie contient assez de qualités que pour être apprécié mais manque clairement d'un quelque chose que pour marquer autant les esprits qu'un film comme La vie est belle de Capra.

batman1985
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le 3 juil. 2018

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