Moi quand j’étais minot, j’étais pas très bon en histoire-géo, sauf pour ce qu’il s’agissait de l’Egypte qui me fasciné depuis que je jouais à Tomb Raider IV sur PS1 au lieu de faire mes devoirs à la maison. Je plaide coupable, j’avais un poil dans la main, je préféré arpenter les temples et pyramides antiques, tenter d’échappé à des pièges sournois et des pics acérés en réalisant des sauts au millimètre près, à tirer sur des chacals, des talibans et des momies, ou bien à faire des cabrioles en Geep à travers la Vallée des rois. La Momie de Stephen Sommers sortait la même année et je découvrais l’aventurier Rick O’Connell avant de découvrir les récits de ce cher Indy. Stargate SG-1 passait à la TV, bien que j’allais ne m’y intéresser que quelques années plus tard avec le spin of Stargate Atlantis. Ce n’est finalement que récemment que j’ai pu voir Stargate La Porte des étoiles lors de ma rétrospective sur Roland Emmerich, un space-opera original et ambitieux qui introduit cette idée de téléportation quantique à travers les univers tel un gros trou de ver, une idée auparavant esquissé dans le fabuleux roman de Joe Hadelman La Guerre éternelle qui aurait bien mérité une adaptation ciné par un coquin tel que Paul Verhoeven.
Suite à la découverte d’un anneau de pierre sur les champs de fouilles de la pyramide de Gizeh, l’égyptologue Daniel Jackson prétend que cet artefact permettait aux pharaons de voyager et d’avoir l’électricité. Inutile de vous dire que le scientifique n’est pas d’avantage pris au sérieux que l’historien Maître Gims. Pourtant le gouvernement américain travaille en effet à séquencer l’ouverture de cette porte vers les étoiles en faisant déchiffrer les hiéroglyphes par un traducteur amateur. Finalement, Jackson ne mettra pas longtemps à corriger la formule magique leur permettant d’accéder à un autre univers, celle d’une planète aussi pauvre et désertique que le moyen Orient où les autochtones sont des ouzbeks asservis par des fausses divinités et des chiens de la casse déguisés en Anubis qui tirent avec des sceptres lasers. Dans cet environnement hostile, et inhospitalier, les explorateurs américains emmenés par Kurt Russel et sa magnifique coiffure de GI Joe aimeraient bien siroter un coca avant de trouver le moyen de rentrer chez eux. Durant leur périple, ils seront accueillis comme des rois par la population avant d’être violemment attaqués par les cohortes du dieu Râ. Mais si les égyptiens ont inventés les voyages interstellaires et les pyramides volantes, les américains eux possèdent la bombe atomique. Sans parler du fait que Kurt Russel est en grande forme pour coller des beignes et des brises mollets à des rastaquouères avant de leur balancer des punchline du genre « mes respects à Toutankhamon ducon ! ».
Stargate La Porte des étoiles est une anomalie dans le paysage hollywoodien des années 90 très loin des représentations dystopiques et science-fictionnels faisant la part belle aux mégalopole babylonienne, puisque Dean Devlin et son réalisateur ont préférés développé tout un imaginaire oriental à base de technologie antico-futuriste dans le désert un peu à la façon des africains avec le Wakanda du côté de Marvel. Le speech providentiel et épique de l’introduction ainsi que la fantastique découverte de ce berceau de la civilisation vire néanmoins au pugilat, parce qu’il ne faut pas oublier que l’on à affaire à des soldats américains qui n’apportent pas vraiment le savoir mais plutôt la guerre à des indigènes qui ne sont parés que de bâtons et de bonnes intentions. Car si on prend le temps d’analyser un instant la situation, le dictateur extra-terrestre qui exploite outrageusement les petites gens leur apportent finalement l’ordre, la sécurité et la religion en l’échange d’une force ouvrière pour s’approvisionner en minerai. Difficile de ne pas y voir l’oppression des Cheicks arabe avide de pétrodollars. Après la Guerre du Golfe, on a donc affaire à l’interventionnisme des Etats-Unis qui en l’espace de quelques jours seulement va faire tomber une autocratie pour semer le désordre et la révolution parmi la population créant par la même une nouvelle génération d’insurgés, affranchis de toute forme d’autorité et qui possèdent désormais des armes de destruction massives entre les mains pour forger leur destin… Mouais, forcément après une telle fin, il y a de quoi développer toute une série sur la lutte interplanétaire avec des groupuscules voulant envahir la Terre.