Quand j'étais gamin (mode "nostalgie à deux balles" activé), en plus d'être passionné par les dinosaures, les comic-books, les jeux vidéos et les gros lolos de la voisine, j'étais totalement fasciné par l'ancienne Egypte, par ses dieux effrayants, par ses pyramides mystérieuses, par ses pharaons consanguins... Alors quand un film proposa un voyage à mi-chemin entre Star Wars et Les cigares du Pharaon, il ne fallu pas longtemps à votre serviteur pour convaincre sa génitrice de débourser vingt sous pour un billet de cinéma plein de promesses.


Basé à la fois sur des théories mettant en lumière une possible influence extra-terrestre sur le développement de nombreuses civilisations, et sur deux projets avortés de Roland Emmerich et Dean Devlin, Stargate est une coproduction entre les USA et la France, nantie d'un budget confortable de 55 millions de dollars, à l'époque le plus important confié au cinéaste allemand qui gagnait là son ticket d'entrée pour Hollywood.


Bâtissant tout un univers encore un peu confus mais qui n'allait pas tarder à se voir développé par les nombreuses séries télévisées qui allait découler du succès du film, Stargate reste encore aujourd'hui un des rares longs-métrages sympathiques du futur réalisateur de Independence Day. Relativement modeste et agréable à suivre, il compense un scénario basique blindé de lieux communs et quelques baisses de rythme par une direction artistique absolument sublime que l'on doit à Patrick Tatopoulos, Frank Bollinger et Peter Murton, par un casting solide (Kurt Russell rules !), des effets spéciaux tenant plutôt bien la route et par la partition exaltante de David Arnold.


La mise en scène de Roland Emmerich se montre plus fonctionnelle que réellement spectaculaire, peinant un peu à donner une véritable ampleur à l'ensemble, mais le soin apporté aux images et aux décors rend le tout divertissant, le film jouant également sur une suggestion largement empruntée aux maîtres du genre mais qui fonctionne plutôt bien ici, apportant une véritable aura de mystère aux fausses divinités.


On pourra tiquer sur le sempiternel interventionnisme yankee cher au cinéaste (heureusement contre-balancé par une mise en garde sur l'utilisation des armes à feu), et il est clair que le script sous-exploite complètement la mythologie ici créée, mais Stargate reste encore aujourd'hui un space-opera agréable et sympathique, loin d'être inoubliable mais qui rempli pleinement son contrat.

Créée

le 4 avr. 2016

Critique lue 2.2K fois

38 j'aime

5 commentaires

Gand-Alf

Écrit par

Critique lue 2.2K fois

38
5

D'autres avis sur Stargate - La Porte des étoiles

Stargate - La Porte des étoiles
Gand-Alf
6

Mes respects à Toutânkhamon, ducon !

Quand j'étais gamin (mode "nostalgie à deux balles" activé), en plus d'être passionné par les dinosaures, les comic-books, les jeux vidéos et les gros lolos de la voisine, j'étais totalement fasciné...

le 4 avr. 2016

38 j'aime

5

Stargate - La Porte des étoiles
Ugly
7

Quand les Aventuriers de l'Arche perdue rencontrent la Guerre des étoiles

Roland Emmerich frappait fort avec cette sorte de péplum archéo-futuriste où des vaisseaux spatiaux survolent des pyramides et où des soldats antiques combattent avec des pistolets laser. En tout...

Par

le 4 mai 2018

28 j'aime

11

Stargate - La Porte des étoiles
Toshiro
7

Stargate, ou comment réussir à Hollywood dans les années 90

Sur une musique qui fleure bon les meilleurs scores de John Williams, la caméra glisse le long d’une paroi richement décoré en décrivant un arc de cercle. Puis à mesure que la musique se fait plus...

le 19 déc. 2014

21 j'aime

3

Du même critique

Gravity
Gand-Alf
9

Enter the void.

On ne va pas se mentir, "Gravity" n'est en aucun cas la petite révolution vendue par des pseudo-journalistes en quête désespérée de succès populaire et ne cherche de toute façon à aucun moment à...

le 27 oct. 2013

268 j'aime

36

Interstellar
Gand-Alf
9

Demande à la poussière.

Les comparaisons systématiques avec "2001" dès qu'un film se déroule dans l'espace ayant tendance à me pomper l'ozone, je ne citerais à aucun moment l'oeuvre intouchable de Stanley Kubrick, la...

le 16 nov. 2014

250 j'aime

14

Mad Max - Fury Road
Gand-Alf
10

De bruit et de fureur.

Il y a maintenant trente six ans, George Miller apportait un sacré vent de fraîcheur au sein de la série B avec une production aussi modeste que fracassante. Peu après, adoubé par Hollywood, le...

le 17 mai 2015

208 j'aime

20