On est enfin à la maison !

Alors, ça y est ! Le voici, le voilà, LE blockbuster le plus attendu de l'année pour beaucoup d'entre nous; cinéphiles, geeks, puristes ou tout simplement spectateur lambda.
L'heure est donc au verdict. Et... ce nouvel opus est une réussite majeure, objectivement parlant.
Autant le dire d'emblée : à tous ceux qui craignent une arnaque commerciale du style un remake ou reboot déguisé ayant pour seul et unique objectif de faire du (gros) cash, rassurez-vous, il n'en est rien !

Premièrement, car ce nouvel épisode s'inscrit parfaitement dans la ligne narrative de la trilogie originale (1977-1983) et peut donc être vu pour ce qu'il s'est juré d'être dès sa mise en chantier; à savoir la suite (directe ou presque) du "Retour du Jedi", sixième et jusqu'à peu dernier opus chronologiquement parlant de la saga. Tout en revenant sur les concepts fondamentaux de la trilogie originale, ce "Réveil de la Force" en profite pour mettre en place une nouvelle ère faite de nouveaux personnages mais aussi de nouvelles planètes, ainsi que de nouveaux enjeux moraux.

Deuxièmement, le grand mérite du film est de revenir (enfin!) à ce qui faisait aussi le charme (il faut bien le dire) des premiers films : des effets spéciaux de type artisanaux, reposant sur des maquettes et des marionnettes donc, tout en étant incorporé au goût du jour sans en faire trop. Exit donc le trop plein de fond vert et l'abus d'images de synthèse dont nous a abreuvé la prélogie (1999-2005), place à de bons vieux effets spéciaux vintage mais toujours classe et surtout nettement plus réalistes et beaucoup moins kitsch.

Troisièmement, la légèreté, le fun et le coté sombre (sans pour autant jamais sombrer dans le noir absolu) propre à la trilogie d'origine sont à nouveau présents, personnifié à la fois par de nouveaux et charismatiques personnages (dont une Rey particulièrement débrouillarde et forte tête, un nouveau ptit robot particulièrement craquant (BB-8)un Kylo Ren dont la ressemblance avec ce cher Dark Vador est plus complexe qu'elle n'y paraît) et aussi de très vieux amis qu'on est très content (le mot est faible) de retrouver (Han Solo, Chewbacca, Léia Organa, C3-PO, etc).
Par ailleurs, cette légèreté, comme c'était déjà le cas dans la trilogie d'origine, se teinte d'une pointe réflexive propre à l'actualité médiatique ô combien tourmentée que nous connaissons aujourd'hui. Alors que dans la trilogie d'origine, les officiers de l'Empire renvoyaient directement aux troupes nazies de la seconde guerre mondiale et les Rebelles aux Juifs et autres résistants, les troupes du Premier Ordre (dans le cas du septième opus donc) renvoient à s'y méprendre aux jeunes djihadistes membres de la sombre organisation terroriste "Daesh" à laquelle le Premier Ordre renvoie indirectement.

Bon, passons maintenant aux (rares) points faibles. Certains nouveaux personnages sont peu ou tout simplement pas assez développés (Poe Dameron), quelques ressemblances scénaristiques avec le matériau d'origine certes très légères mais susceptibles d'agacer certains puristes ou cinéphiles assez tatillons, une nouvelle partition sympathique à défaut d'être inoubliable toujours signé par ce vieux briscard de John Williams (85 ans au compteur).

Malgré cela, ce septième opus de la légendaire saga renoue avec efficacité et brio avec les fondamentaux de la trilogie d'origine, qui faisait tant défaut à l'inégale prélogie (et ce malgré un épisode 3 plutôt plaisant) pour justement mieux faire renaître la saga de ses cendres. Le réalisateur JJ.Abrams l'avait promis, juré et craché : il voulait redonner du galon et surtout du plaisir à la saga Star Wars. Il a réussi son pari haut la main et grand bien lui fasse car ce septième opus, je le répète, malgré quelques petites réserves, est un très grand moment de cinéma de divertissement et surtout (après tout, c'est souvent ce qu'on attend d'un film, quel qu'il soit) un très bon film.