
Avec la conclusion de cette troisième trilogie, on ne peut que saluer le talent des scénaristes & réalisateurs qui nous démontrent, s'il en était besoin, à quel point le seconde trilogie (épisodes I, II, III donc) était bien ficelée et puissante par moments, par rapport à cette bien triste resucée.
En effet, cet épisode IX brille par son manque d’originalité, à l'instar de ses deux prédécesseurs. La souris capitaliste, peut-être terrassée par les enjeux financiers de sa licence SW achetée à prix d'or, n'ose pas, n'ose plus.
C'est donc un produit clone qui nous est livré ici. Que de scènes inspirées (copiées) de ses illustres prédécesseurs ! Certes, il est parfois plaisant d'avoir des clins d’œil (j'ai d'ailleurs eu des frissons sur la dernière image du film) mais là où la seconde trilogie (Épisodes I, II, II) osait de nouveaux concepts, celle-ci réplique l'existant, à grand coup d'invocations des figures tutélaires du passé.
Et tout le monde est là : Leia, Luke, Solo, Chewbacca, C3PO, R2D2, Calrissian, l'empereur... mais où est donc Vador ? Ha oui, on a son masque respiratoire en cadeau. Lorsque Kylo Ren, revenu dans le côté lumineux de la force (on n'aurait pas déjà vu cela par hasard ?), il part lors de son trépas (ben oui, un méchant comme lui ne pouvait décemment pas survivre) comme un grand maître rejoindre la force. Quelle innovation !
Dès le texte introductif, on nous précipite dans un temps où, le ridicule Stroke ayant disparu, Dark Sidious revient ! Seul avantage de sa résurrection improbable, c'est un méchant qui possède de l’ampleur et une véritable aura maléfique. Il demeure excellent dans le registre du Mal absolu, quoique un peu trop démiurge à mon goût dans la démonstration de ses pouvoirs. Les autres personnages principaux s'avèrent de plus en plus crédibles, que ce soit Rey, Kylo Ren, Finn ou Poe. Un bon point.
Certes, les paysages sont toujours aussi somptueux :
l'iceberg dans l'espace, l'étoile de la mort échouée dans l'océan, la planète secrète et sombre des sith...
Mais c'est aussi cette foultitude de lieux abordés qui pose problème. En effet, ce film n'est que l'écho de notre société : tout va vite, on ne prend pas le temps de se poser, de réfléchir et l'action doit présider à tout. Résultat, l'oeuvre n'est qu'une succession de scènes toutes plus spectaculaires les unes que les autres et les héros ne s'arrêtent guère. D’ailleurs, Poe Dameron passe son temps à dire qu'il faut y aller ! Finie les déambulations dans le désert de Tatoïne, la méditation de maître Yoda, les ébats entre Padmée et Anakin, les discussions calculées entre le sénateur Palpatine et Anakin, les conciliabules des sénateurs qui généraient de l'émotion. La poésie a disparu au profit de cette suractivité qui ne laisse pas le temps de souffler. On a donc droit, à l'instar des films de super-héros, à un produit qui n'est plus vraiment du cinéma mais un parc d'attraction géant qui vend du bonheur aux con-sommateurs (un réalisateur de grand talent l'a d’ailleurs déploré avant moi).
Il reste enfin que je ne comprends par comment la multitude de personnes qui construit ce film peut laisser passer autant d’étrangetés, comme ce fût le cas dans les deux opus précédents :
certains personnages sont croisés sur une planète et celle-ci sera détruite depuis l'espace, on les retrouve un peu plus tard (!) pour un raid sur la planète des Sith. Cette dernière, dont l'existence et l'emplacement sont demeurés secrets, finit par être connue de Rey qui guide la rébellion. Et là, miracle, avant même de décoller, les rebelles savent qu'il faudra détruire une tour émettrice pour paralyser une flotte de destroyers impériaux. Ils augurent le futur dans la force les rebelles maintenant ? Enfin, cette sombre planète Sith où l'obscurité zébrée d'éclairs est la règle, se voit illuminée comme un jour de printemps avec l'arrivée des vaisseaux civils venus épauler la rébellion... petite souris, il faut arrêter le champomy ! ... mais aussi les stupéfiants, parce que faire de Palpy un papy fallait oser !!
Même les dessins animés de la saga Star Wars ne présentent pas d'incongruités de ce genre et sont autrement plus convaincants.
Alors oui, on trouve de beaux moments mais toujours immanquablement rattachés à la nostalgie suscitée par les films passés. Si ce film de science-fiction n'appartenait pas à l’univers Star Wars qui occulte en partie mon objectivité et celle de nombre de gens, ce serait une belle daube. Mais bon, c'est l'univers mythique.
Ce qui me rend le plus triste, c'est qu'à force d'édulcorer la force, je n'ai plus aucun frisson à entendre la musique de la célèbre saga. A trop exploiter le filon, je crois bien qu'il s'est épuisé.